Les services vétérinaires peaufinent leur préparation avec des exercices simulant l’apparition de foyers de cette maladie
La Commission européenne de lutte contre la fièvre aphteuse (EuFMD), dont le secrétariat se trouve au siège de la FAO à Rome, gère un vaste programme visant à renforcer la capacité des services vétérinaires en Europe, car même si un foyer de fièvre aphteuse venait à se produire dans un seul pays, il pourrait avoir de lourdes conséquences économiques pour l'Europe tout entière.
Bien qu'elle ne représente pas une menace pour la santé humaine, la maladie provoque d'importantes pertes de production et constitue une contrainte majeure pour le commerce international. Elle peut également avoir un impact sur les activités rurales telles que le tourisme. En 2001, une épidémie de fièvre aphteuse au Royaume-Uni a coûté au pays 16 milliards de dollars et entraîné l'abattage de 10 millions de moutons et de bovins pour stopper la propagation du virus.
Au cours des dernières années, la EuFMD a formé environ 500 vétérinaires européens en matière d'intervention immédiate et mise en place des sessions de formation de vétérinaires urgentistes capables d'intervenir dans les situations de crise. Elle a également constitué un réseau permettant à ses Etats membres de lancer des plans d'intervention d'urgence et de disposer d'une banque de connaissances pour partager leurs expériences et améliorer les exercices de simulation.
Un virus tapi dans certaines régions
La fièvre aphteuse est une maladie virale fortement contagieuse des animaux à sabots fendus (ongulés), comme les bovins, les buffles, les porcs, les moutons, les chèvres et les cervidés. Alors que les Etats membres de l'UE en sont exempts, le virus circule actuellement dans certaines parties du voisinage européen et dans une centaine de pays en Afrique, au Moyen-Orient, dans de grandes parties de l'Eurasie et certaines régions d'Amérique du Sud.
Presque tous les ans, plus de 40 pays déclarent des épizooties de fièvre aphteuse et quelques transferts spectaculaires de souches de virus se sont récemment produits entre des continents, affectant le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
La ligne de front
La Commission européenne de lutte contre la fièvre aphteuse accorde une attention particulière à la région des Balkans – qui comprend à la fois des pays membres et des pays non membres de l'UE – et qui est située géographiquement à la lisière de pays infectés plus au sud et à l'est.
La Commission aide les pays à élaborer et à tester des plans d'urgence pour répondre rapidement aux foyers de maladie avant que le virus ne se propage à des troupeaux voisins ou plus loin lors du transport du bétail vers les marchés. Dans tout effort visant à arrêter la propagation de la maladie, la coopération entre pays voisins est cruciale.
De tels plans d'urgence ont été récemment testés en Bulgarie, Serbie et dans l'ex-République yougoslave de Macédoine où les services vétérinaires gouvernementaux ont pris part à la simulation assistée par ordinateur d'une apparition simultanée de foyers de fièvre aphteuse dans ces trois pays. D'autres pays de la région des Balkans et la Grèce ont pris part en qualité d'observateurs.
L'exercice de simulation a été financé par l'UE et coordonné par la Commission européenne de lutte contre la fièvre aphteuse avec la participation d'experts en santé animale du gouvernement danois, chargés de l'évaluation dans chaque pays.
La dynamique d'un exercice de simulation
«L'exercice a atteint son objectif consistant à tester la réponse de la cellule de crise à une épizootie de fièvre aphteuse complexe et en évolution. Il a porté notamment sur la qualité de la communication au sein d'un même pays et entre les pays et les organisations internationales, et sur la capacité à prioriser les tâches au double plan national et local», a indiqué, à l'issue du test de simulation, M. Keith Sumption, Secrétaire exécutif de la Commission. «Les observateurs ont été impressionnés par la réponse», a-t-il précisé.
Selon M. Sumption, les exercices de simulation sont un moyen efficace d'identifier les défaillances qui pourraient entraîner des conséquences catastrophiques dans une crise véritable. Ils attirent, en outre, l'attention sur la nécessité d'investir dans la préparation.
«L'exercice de simulation dans les Balkans était important pour les pays concernés, car il constituait un premier test de leur état de préparation depuis la dernière crise majeure survenue dans la région en 2011. A l'époque, la Bulgarie a dû lutter contre l'épizootie qui s'était déclarée à la fois chez les animaux sauvages et les animaux domestiques», a fait remarquer l'expert de la FAO.
Un deuxième exercice de simulation multi-pays est prévu dans les Balkans en juillet 2015. Il intégrera les enseignements tirés du récent exercice et inclura des interventions sur le terrain.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire