Date de publication : 22/01/2015
En avril 2011, la Commission internationale de protection radiologique a publié une déclaration en faveur d’une réduction de la limite de dose équivalente au cristallin pour les travailleurs dans les situations d’expositions planifiées. Elle recommande une limite de dose de 20 mSv par an, en moyenne sur des périodes de 5 ans, sans dépasser 50 mSv au cours d’une même année.
Dans ce contexte, et dans la perspective des travaux de transposition d’une directive européenne prenant en compte cette nouvelle limite, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a demandé l’avis de l’IRSN sur les bonnes pratiques attendues en matière de radioprotection des travailleurs, en particulier dans le cadre de la radiologie interventionnelle et des blocs opératoires où sont réalisés des actes interventionnels.
Recommandations de l’IRSN
Tous domaines d’activité confondus, les recommandations de l’IRSN sont les suivantes :
Former et sensibiliser les opérateurs et les acteurs de la radioprotection à tous les « outils» permettant de réduire la dose au travailleur, tant par la conception des équipements au niveau de la source que par le déploiement des protections individuelles du cristallin.
Pour toutes les situations où l’exposition du cristallin n’est pas ou est mal connue, réaliser des études pour évaluer cette exposition et, de manière plus générale, intégrer systématiquement l’estimation de l’exposition du cristallin dans toute étude de poste.
Mettre en œuvre une surveillance dosimétrique dans les cas où l’exposition du cristallin évaluée lors de l’étude de poste est susceptible de dépasser 15 mSv/an – seuil correspondant à la limite public.
Même si la limite de dose au cristallin est déterminée pour prévenir l’apparition d’effets déterministes et que l’étude de poste montre que cette limite ne sera pas atteinte ou dépassée, évaluer les marges d’optimisation possibles.
L’approche habituelle de la radioprotection a pour objectif la prévention des risques stochastiques dans le cas d’une exposition du corps entier, alors que la radioprotection du cristallin doit avoir pour objectif de limiter le risque d’apparition d’effets déterministes. Ce distinguo devrait conduire à une approche différente dans la mise en œuvre du principe ALARA, c'est-à-dire à donner plus de poids au « raisonnable » de la démarche d’optimisation à partir du moment où l’exposition est inférieure à la limite réglementaire, puisqu’en dessous de cette limite il n’y a en principe pas de risque attendu.
En ce qui concerne le milieu médical et plus particulièrement la radiologie interventionnelle, l’IRSN rappelle que toute démarche d’optimisation de la dose au patient aura un impact bénéfique sur l’exposition du personnel. Aussi les recommandations précédentes ne peuvent s’envisager sans mise en œuvre préalable ou simultanée de cette démarche.
http://www.irsn.fr/FR/expertise/rapports_expertise/Documents/radioprotection/IRSN_PRP-HOM-2013-0010_Recommandations-Cristallin.pdf
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