dimanche 29 septembre 2013

Eau douce et eau de mer sur la table de la conférence environnementale

Des cygnes évoluent le 29 juillet 2013 sur l'étang de Bolmon près de Marignanne, pollué par de la bauxite
Désormais très critiquée, la politique de l'eau fait l'objet d'une des cinq tables rondes de la 2ème conférence environnementale qui se tient à Paris.


Tous les clignotants sont au rouge. La question de la politique de l'eau qui va être abordée vendredi 20 septembre dans le cadre de la 2e conférence environnementale est très attendue. Il faut dire qu'après le rapport cinglant de la cour des comptes mettant en cause l'Onema (la police de l'eau) et les différentes condamnations de Bruxelles qui s'amoncellent, le rapport remis début juillet au premier ministre par le député PS Michel Lesage, enfonce une nouvelle fois le clou. «les défis et les nouveaux enjeux liés à l'eau sont considérables», assure le député qui ajoute: «le modèle français de l'eau a permis des avancées mais il a aujourd'hui atteint ses limites».
La France est notamment très en retard en ce qui concerne le respect de la directive-cadre qui impose à tous les pays européens un bon état écologique de leurs eaux. «Suite au Grenelle de l'environnement, 66% des masses d'eau devaient être en bon état en 2015. Or aujourd'hui, c'est vrai pour à peine la moitié», rappelle Gilles Huet, le président de l'association Eaux et rivières de Bretagne.
Les engagements du Grenelle (plan Ecophyto) prévoyaient de diviser par deux l'utilisation des produits phytosanitaire d'ici 2018. Dans les faits, les traitements pour rendre l'eau potable ont un coût toujours plus élevé. Selon le magazine UFC-Que Choisir, la dépollution des eaux dépasse le milliard d'euros et est financée par les consommateurs entre 80 et 90%, selon les régions. Le même magazine rappelait il y a peu que la France avait pris un retard important dans le renouvellement des réseaux d'eaux potables alors qu'en moyenne, sur le territoire, les pertes représentent 25%.
Les nitrates sont un autre sujet de préocupation. La France devrait prochainement être condamnée à payer une forte amende pour le non respect de la directive européenne sur le sujet. Du coup l'annonce récente par le premier ministre d'un assouplissement des procédures permettant aux agriculteurs d'ouvrir des porcheries fait bondir les associations environnementales. Il n'y aura plus besoin de diligenter une enquête d'utilité publique, et une étude d'impact sur l'environnement, pour les porcheries de moins de 2.000 bêtes, une simple déclaration à la préfecture suffira. Jusqu'à présent le nombre était de 450. Un nouveau plan d'action est également attendu pour limiter l'épandage du lisier, mais les éleveurs ont obtenu un délai supplémentaire jusqu'en 2016 pour mettre leurs exploitations en conformité.
Il y a certes des raisons économiques à ces mesures mais alors pourquoi mettre en avant une table-ronde sur la politique de l'eau, s'étonnent les associations? Ce n'est pas encore la défiance «mais nous sommes très interrogatifs», souligne encore Gilles Huet. Et ce n'est pas l'annonce possible d'une réforme de la composition des comités de bassin avec la création éventuelle d'un collège représentant les usages domestiques et associatifs qui les contentera. De leurs côtés, 70 parlementaires de gauche ont signé derrière Michel Lesage un appel au gouvernement «pour une réforme de la politique de l'eau en France».

Le chalutage des grands fond sur la table des discussions

La France possède le deuxième domaine maritime mondial et joue donc un rôle de premier plan dans la sauvegarde de la biodiversité des mers et des océans menacée par les activités humaines (pêche intensive, exploration pour l'industrie pharmaceutique ou pétrolière, pollution). La question de la haute mer, zone hors des eaux territoriales nationales où aucune règlementation ne s'applique, sera notamment discutée. L'un des sujets phares qui sera discuté porte également sur le chalutage des grands fonds. «Cette pratique est l'une des plus destructrices pour les écosystèmes et la ressource halieutique», rappelle le WWF. Une pratique que les autorités françaises, jusqu'à présent, ont refusé de condamner à l'heure où une réglementation européenne est en discussion pour l'interdire.

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