dimanche 22 septembre 2013

TRAVAIL ET SANTÉ

Les facteurs professionnels pèsent largement sur la santé des populations. Les maladies d’origine professionnelle sont nombreuses et diverses : cancers, troubles de l’audition, affections respiratoires, affections articulaires et troubles musculo-squelettiques, troubles psychologiques et dépressifs, troubles dermatologiques et allergiques, asthmes professionnels, troubles de la reproduction, maladies cardio-vasculaires, etc. Les facteurs de risque auxquels sont exposés les travailleurs sont eux-mêmes très nombreux et de nature variée. Aux classiques nuisances chimiques qui se comptent en dizaines de milliers et sont présentes dans de nombreux secteurs d’activité, s’ajoutent des facteurs physiques (le bruit, la température, les vibrations, les rayonnements…), des agents biologiques (milieu de soin, secteurs agro-alimentaire et du nettoyage, notamment), des contraintes physiques et posturales encore nombreuses (port de charges lourdes, travaux dans des positions inconfortables et pénibles, gestes répétitifs), des contraintes de charge mentale et de stress, d’horaire, de rythme de travail, etc., qui peuvent être fortes et retentir sur la santé des opérateurs : ainsi connaît-on aujourd’hui l’influence considérable des facteurs psychosociaux associés à l’organisation du travail et leurs conséquences pour la santé concernent aussi bien la sphère somatique que mentale.
La surveillance de ces risques se heurte à des difficultés méthodologiques liées à la non-spécificité de la plupart des affections générées par le travail, à leur caractère le plus souvent plurifactoriel et aux délais d’apparition, parfois très longs, qui éloignent le diagnostic de la maladie de la période d’exposition au facteur professionnel déclenchant. La plupart des systèmes d’information sanitaires existants ne comportant aucune donnée professionnelle permettant cette surveillance, il est nécessaire de construire des outils et des programmes spécifiques pour la surveillance des risques professionnels associant surveillance de l’état de santé et surveillance des expositions professionnelles. Pour répondre à ses missions de surveillance et de veille, le département santé travail (DST) de l’Institut de veille sanitaire consacre une partie de son activité à la mise en place de systèmes de surveillance (cohortes en population, outils facilitant l’évaluation des expositions professionnelles des populations, cohortes d’entreprise ou secteur, suivi de la mortalité par cause et secteur d’activité, etc.). Par ailleurs, le DST a élaboré, seul ou en partenariat, un certain nombre de programmes de surveillance épidémiologique de la santé au travail sur les thèmes prioritaires du domaine : troubles musculo-squelettiques, pathologies liées à l’exposition à l’amiante, asthme d’origine professionnelle, santé mentale, cancers, etc. Le DST développe en outre des réseaux de médecins du travail chargés de signaler des problèmes de santé en relation avec l’activité professionnelle. De plus, l’analyse de certaines parties des grandes enquêtes sanitaires en population est confiée au DST, en partenariat avec d’autres institutions. Le DST est amené à collaborer étroitement avec les Cellules interrégionales d'épidémiologie lorsque des signalements d’événements anormaux survenant sur les lieux de travail lui parviennent, ceci pouvant entraîner des investigations sur le terrain. Le DST collabore, d’autre part, avec les différents régimes de sécurité sociale.
Certaines des activités du département sont inscrites dans les plans gouvernementaux comme le Plan cancer 2009-2013 et le Plan santé-travail 2009-2013 ; en particulier, il est confié au département la charge de centraliser les données sur les accidents du travail et les maladies professionnelles provenant des différents régimes de sécurité sociale.

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