Paris - Les Français ont inhalé moins de particules, notamment émises par les moteurs diesel, en 2012 qu'en 2011 mais cette baisse s'expliquerait plutôt par la météo car il n'y a «pas de tendance à la baisse» depuis 2000, selon un bilan de la qualité de l'air publié jeudi.
«La réduction drastique de la pollution atmosphérique est un objectif impérieux et urgent compte tenu de l'impact important des particules sur la santé (maladies cardio-vasculaires, cancers) et du contexte règlementaire», rappelle d'ailleurs le ministère de l'Ecologie dans ce bilan annuel.
En 2012, 16 agglomérations de plus de 100.000 habitants ont dépassé la valeur limite européenne pour les PM10 -- petites particules qui pénètrent profondément dans les poumons--, soit 50 microgrammes par m3 d'air en moyenne journalière à ne pas dépasser plus de 35 jours par an. Elles étaient 24 en 2011.
Les régions les plus touchées par cette pollution, émise majoritairement en ville par la circulation automobile mais aussi par le chauffage au bois, l'industrie et l'agriculture, sont Provence-Alpes-Côte d'Azur, Nord Pas-de-Calais, Ile-de-France et Rhône-Alpes.
L'an dernier, 360.000 personnes ont été exposées à des concentrations supérieures à un autre seuil fixé par l'Union européenne, qui est une moyenne annuelle de 40 microgrammes par m3. Il s'agit de gens vivant «dans des sites de proximité automobile situés à Nice, Paris et Fort-de-France».
«Ce chiffre est en baisse significative» par rapport à 2011, dit le ministère. Il était alors estimé à 12 millions.
Mais «cette diminution est à prendre avec précaution car elle dépend très fortement des conditions climatiques de l'année», dont de nombreux facteurs peuvent influer sur les concentrations de polluants dans l'air, précise le ministère.
En effet, malgré cette évolution entre 2011 et 2012,«on ne constate pas de tendance à baisse depuis le début des années 2000» pour les particules comme pour l'ozone, ajoute-t-il.
En France, les pouvoirs publics mettent en avant le chiffre de 42.000 «morts prématurées» par an attribuables aux particules, qui peuvent provoquer des affections respiratoires et une surmortalité chez les personnes souffrant de maladies respiratoires et cardiovasculaires.
Elles sont émises notamment par les moteurs diesel, qui représentent 60% du parc automobile. Pour cette raison, les écologistes avaient exigé une hausse de la taxation de ce carburant, jugé cancérogène par l'OMS, mais le gouvernement a finalement décidé de ne pas procéder à cette augmentation en 2014.
Les dépassements récurrents dans une quinzaine d'agglomérations des normes européennes devraient valoir à la France, visée par un recours devant la Cour de justice de l’Union européenne, de lourdes sanctions financières.
Pour rassurer Bruxelles, le gouvernement a présenté une série de mesures «d'urgence», dont l'une vise à bannir des routes les véhicules les plus polluants lors des pics de pollutions.
Concernant les autres polluants, le seuil d'information pour l'ozone a été dépassé durant 27 jours en 2012, notamment lors de la deuxième quinzaine du mois de juillet en raison d'un anticyclone.
Pour le dioxyde d'azote (NO2), «une diminution légère mais continue des concentrations» est constatée depuis une dizaine d'années, mais 10% des sites de mesures ont affiché en 2012 des concentrations annuelles supérieures à la valeur limite de 40 microgrammes par m3.
Le monoxyde d'azote est émis pour 60% par les automobiles, surtout les moteurs diesel. Il est oxydé par l'ozone et se transforme en dioxyde d'azote, gaz irritant qui pénètre les voies respiratoires.
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