samedi 14 septembre 2013
Fukushima Daïchi : L’IRSN publie la situation de la gestion des eaux et sols contaminées 22/07/2013 14:48 (Par Jean-Charles BATENBAUM)
L’IRSN vient de publier un tout nouveau point de situation sur la gestion des eaux contaminées provenant des réacteurs accidentés, après l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi au Japon, pour le mois de Juin 2013.
Le document est basé sur les informations rendues publiques sur la situation de la centrale de Fukushima Daiichi.
I. Une accumulation et une arrivée continue d’eau dans les bâtiments :Lors de l’accident ayant affecté la centrale nucléaire TEPCO de Fukushima Daiichi le 11 mars 2011, les phénomènes naturels qui l’ont provoqué ont entraîné une inondation du site générant une accumulation d’eau dans les sous-sols des bâtiments de la centrale. En outre, depuis l’accident, l’eau assurant le refroidissement des cœurs dégradés des réacteurs s’écoule dans les sous-sols des bâtiments d’où elle est pompée pour assurer à nouveau, après traitement, le refroidissement de ces réacteurs ; actuellement, plus de 350 m3 d’eau parviennent ainsi quotidiennement dans les sous-sols. Les eaux contenues dans les sous-sols des bâtiments étant contaminées et les volumes y entrant journellement étant très importants (évalués actuellement à au moins 700 m3 par jour, cumulant l’eau de refroidissement et les entrées naturelles), leur traitement et leur entreposage sont apparus, dès les premières semaines qui ont suivi l’accident, comme des enjeux importants de la reprise du contrôle des installations afin de limiter les rejets dans l’environnement. L’importance de ces enjeux ne fait que croître au fil du temps dans la mesure où les volumes accumulés atteignent actuellement plusieurs centaines de milliers de m3.
II. Le traitement des eaux a deux objectifs :
a. La désalinisation de l’eau est nécessaire : non seulement la vague qui a submergé le site lors de l’accident était de l’eau de mer, mais TEPCO a injecté de l’eau de mer dans les réacteurs pour les refroidir dans les jours qui ont suivi l’accident. Un procédé par osmose inverse a très rapidement été développé et mis en oeuvre quelques mois après l’accident.
b. A l’instar de la désalinisation, TEPCO a mis en oeuvre rapidement un premier procédé de retrait des radionucléides. Il a fait appel à des entreprises extérieures, notamment françaises, dont le savoir-faire a permis une mise à disposition de dispositifs opérationnels quelques mois après l’accident. Ces dispositifs permettent un retrait partiel des radioéléments contenus dans les eaux traitées.
III. L’entreposage des eaux : Le traitement des eaux n’est qu’une première étape de la gestion des eaux accumulées sur le site. En effet, d’une part le retrait des radionucléides n’est encore que partiel comme il a été indiqué précédemment, d’autre part, même lorsque l’ensemble des systèmes seront en service, il sera nécessaire à TEPCO d’obtenir des autorisations pour le rejet des eaux traitées, contenant encore une radioactivité résiduelle. Dans l’attente, TEPCO doit entreposer des volumes d’eau croissant. Fin mars 2013, TEPCO annonçait ainsi une capacité d’entreposage de 325 000 m3 avec un objectif de 450 000 m3 à mi-2013. Au-delà, il prévoit d’avoir besoin d’une capacité de 700 000 m3 à mi-2015.
Par ailleurs, l’IRSN a aussi publié la situation concernant la contamination du sol entre les réacteurs accidentés et l’océan Pacifique, depuis l’accident de Fukushima.
« Les volumes d’eaux contaminées sur le site sont actuellement estimés à plusieurs centaines de milliers de m3. L’importance de ces volumes et le nombre de locaux et équipements concernés (dont les caractéristiques en termes de confinement sont variables) induisent des risques élevés de fuite, ainsi que divers événements survenus récemment2 l’ont montré. Les localisations possibles de fuite sont ainsi très diverses, allant de tuyauteries ou réservoirs dispersés sur le site à des galeries ou parties de bâtiments enterrées. En tout état de cause, autant les fuites de tuyauteries ou de réservoirs implantés en surface sont aisément décelables, notamment visuellement, autant la détection des fuites dans les parties souterraines nécessite une surveillance de la nappe phréatique. Des forages sont ainsi réalisés à cet effet. En particulier, la présence d’eaux contaminées dans les sous-sols des bâtiments des réacteurs et des bâtiments des turbines qui leur sont associés présente un risque de pollution de la nappe phréatique. Afin de limiter le transfert de contamination vers la nappe, TEPCO maintient le niveau d’eau dans ces bâtiments à une altimétrie légèrement inférieure à celle de la nappe. En complément, il vérifie que cette contamination potentielle ne parvient pas jusqu’à l’océan ; il procède notamment à des contrôles de la teneur en radionucléides de l’eau de l’océan à l’aval immédiat de ces bâtiments ainsi que de l’eau de nappe dans des forages situés entre ces bâtiments et l’océan », explique l’IRSN dans un communiqué
Notons que le 9 juillet 2013, TEPCO a mesuré une teneur en césiums 134 et 137 de respectivement 11 000 et 22 000 Bq/l dans un forage de la zone N°1, teneur voisine de celle mesurée la veille, mais en très forte augmentation par rapport aux premières mesures faites dans ce forage.
A la suite de ces événements, TEPCO a décidé d’entreprendre d’importants travaux de renforcement de l’étanchéité du sol au niveau de la zone N°1 par des injections de produits étanchéifiants le long du quai situé entre les réacteurs 1 et 2. Les travaux devraient se terminer début août 2013.
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