samedi 14 septembre 2013

Vers une élimination des supergaz à effet de serre HFC

La coalition contre les super-gaz à effet de serre s'élargit. Après l'accord bilatéral intervenu entre les Etats-Unis et la Chine en juin, les pays du G20 se sont quittés, vendredi 6 septembre à Saint-Pétersbourg, en affichant leur volonté de s'attaquer aux gaz à courte durée de vie et plus précisément aux HFC (hydrofluorocarbones). Ces substances, aux pouvoirs de réchauffement plusieurs centaines de fois supérieurs au dioxyde de carbone, le principal gaz à effet de serre, sont utilisées dans les systèmes de réfrigération et de climatisation. Cette avancée ouvre la voie à la modification du protocole de Montréal qui cible l'élimination des gaz responsables de la diminution de la couche d'ozone. La question sera abordée lors de la prochaine conférence des parties fin octobre à Bangkok. Avec, cette fois-ci, une chance réelle d'aboutir. Depuis 2009, à l'initiative des Etats fédérés de Micronésie puis des Etats-Unis, deux amendements proposant l'élimination quasi totale des HFC d'ici à 2030 ou 2040 ont été régulièrement rejetés faute de soutien des grands pays émergents. L'obstacle est levé. "AGIR À COURT TERME SUR LE RÉCHAUFFEMENT Le défi est de taille. Ces gaz industriels destinés à remplacer les CFC (chlorofluorocarbones) et puis les HCFC (hydrochlorofluorocarbones) persistent une quinzaine d'années dans l'atmosphère et possèdent une capacité de réchauffement d'une puissance que les gouvernements ne peuvent plus ignorer. Au rythme actuel – leur production augmente de plus de 10 % par an – ils pourraient être à l'origine de 20 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050 autant que le secteur des transports aujourd'hui. A l'inverse, leur élimination permettrait d'infléchir la courbe du réchauffement de 0,5 °C, selon les travaux du Programme des Nations unies pour l'environnement. L'équivalent de 100 milliards de tonnes de CO2 est en jeu, dix fois plus que les objectifs de la première phase du protocole de Kyoto sur le climat. Lire : Pourquoi Etats-Unis et Chine s'attaquent aux super gaz à effet de serre HFC La décision du G20 a été saluée par les organisations non gouvernementales. "L'élimination des HFC est la mesure la plus rapide et la plus efficace pour agir à court terme sur le réchauffement", s'est félicitée l'association américaine Environmental Investigation Agency. Depuis deux ans, alors que les négociations sur le climat piétinent, les initiatives volontaires pour réduire les gaz à effet de serre de courte durée de vie progressent. La principale d'entre elles, menée par les Etats-Unis, a débouché en février 2012 sur la création de la Coalition pour le climat et l'air pur à laquelle adhèrent près d'une quarantaine de pays. Le méthane et les suies sont, à côté des HFC, leurs autres cibles. Leur élimination est aussi un enjeu important de santé publique en particulier pour les pays en développement.

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