samedi 28 mars 2015

« Cimetière nucléaire » : la justice déboute les opposants

C’est une défaite pour les opposants au projet de stockage de déchets radioactifs à grande profondeur, sur le site du village de Bure (Meuse). Ce projet, unique en France, est destiné à enterrer dans une couche d’argilite, à 500 mètres de profondeur, les 80 000 m3 de résidus les plus dangereux générés par le parc nucléaire français actuel, qui resteront radioactifs pendant des centaines de milliers d’années. Le tribunal de grande instance de Nanterre a débouté, jeudi 26 mars, six associations, dont le réseau Sortir du nucléaire, de leur plainte contre l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), pour divulgation d’information erronée.
Les antinucléaires reprochaient à cet établissement public industriel et commercial, chargé de la gestion à long terme des déchets radioactifs, d’avoir sous-évalué le potentiel géothermique du site et d’avoir fourni « une appréciation délibérément partiale des données existantes » afin de faciliter l’implantation du cimetière nucléaire dans cette zone rurale. Ce potentiel est, selon les associations, important et « économiquement exploitable ». Une thèse de nature à remettre en question la pertinence du choix de la zone d’intérêt pour la reconnaissance approfondie (ZIRA) de Bure, puisque, selon les « règles fondamentales de sécurité » énoncées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), le site doit « être choisi de façon à éviter des zones pouvant présenter un intérêt exceptionnel en termes de ressources souterraines ».

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