lundi 2 mars 2015

Kiev et Moscou négocient sur le gaz

L'Ukraine et la Russie reprennent lundi 2 mars à Bruxelles des négociations sous l'égide de l'Union européenne pour tenter de parvenir à un nouvel accord sur le gaz. L'UE a lancé cette médiation en urgence suite à une décision du géant russe Gazprom de commencer la semaine dernière à approvisionner directement en gaz les zones de l'est de l'Ukraine, sous contrôle des rebelles, au motif que Kiev avait cessé de le faire.
Côté ukrainien, Naftogaz, la compagnie publique gazière, a accusé lundi Gazprom de ne pas avoir livré tout le gaz qu'elle lui avait payé. Côté russe, le ministre de l'énergie, Alexander Novak, qui représente Moscou à ces négociations, a quant à lui prévenu que Kiev, qui a désormais obligation de payer son gaz à l'avance, pourrait bien épuiser son crédit dès la fin de cette semaine.
15 MILLIONS DE DOLLARS À GAZPROM
« Pour calmer les nerfs de nos collègues européens » qui craignent des perturbations dans les livraisons de gaz russe à l'Europe, l'ukrainien Naftogaz a annoncé dès vendredi avoir envoyé un premier versement de 15 millions de dollars à Gazprom pour ses achats du mois de mars.
L'Europe se sent en effet directement concernée puisqu'un arrêt des livraisons à l'Ukraine pourrait avoir rapidement une incidence pour l'acheminement des achats européens transitant par ce pays. En 2014, 40 % environ des quelque 147 milliards de mètres cubes de gaz naturel russe importés par l'Europe ont transité par le territoire ukrainien. Le gaz russe représente 30 % environ de la demande européenne.
Kiev et Moscou ont conclu en octobre 2014 avec la médiation de l'UE un accord sur le prix d'achat et les quantités livrables par Gazprom au groupe ukrainien Naftogaz qui expire à la fin du mois.

« Les discussions vont porter sur la mise en œuvre du paquet hiver », l'accord conclu pour six mois en octobre 2014, a indiqué la porte-parole pour l'énergie de la Commission européenne, Anna-Kaisa Itkonen. « Aucun autre sujet ne sera discuté à ce stade », a-t-elle précisé en réponse à une question sur l'ouverture de négociations pour un « paquet printemps », afin de garantir les livraisons pour les prochains mois.

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