Les îles du Pacifique doivent adopter une stratégie de gestion
durable de la pêche côtière, au risque de mettre en péril la sécurité
alimentaire de leur population, a mis en garde jeudi la Communauté du
Pacifique (CPS), à l'ssue d'une réunion régionale.
«Dans cette
région, peu de pays ont des politiques de gestion de la pêche côtière
parce qu'elle constitue le garde-manger des populations, à hauteur de 50
à 90% de leur alimentation», a déclaré à l'AFP Moses Amos, directeur de
la division des pêches à la CPS.
Le siège à Nouméa de cette
organisation de développement, la plus importante de la région, a
accueilli cette semaine la conférence des directeurs des pêches, qui se
tient tous les deux ans, et dont les ressources halieutiques côtières
était cette année le thème central.
«Dans certaines îles, les gens
pêchent des juvéniles parce qu'il n'y a plus de poissons adultes mais
le danger est qu'il n'y aura pas de renouvellement des stocks. D'autres
îles ont du fermer la pêche aux crustacés», a-t-il ajouté.
Selon
lui, outre la surpêche, le réchauffement climatique et la pollution des
eaux ont également un impact négatif sur les ressources.
A
l'exception des territoires français, où une politique de gestion est en
place, les 19 autres pays insulaires de la CPS sont confrontés à
l'érosion des stocks de poissons.
La situation est
particulièrement préoccupante en Mélanésie (Vanuatu, Salomon, Fidji,
Papouasie Nouvelle-Guinée), où la croissance démographique est la plus
forte.
«Dans les quinze ans à venir, il va falloir trouver, en
dehors des eaux côtières, 100.000 tonnes de poissons supplémentaires
pour nourrir les habitants de Mélanésie», a déclaré Moses Amos.
Jeudi,
au terme de la conférence, un document définissant un cadre de gestion
de la pêche artisanale intitulé «Les trajectoires du changement» a été
adopté.
L'installation de Dispositifs de concentration de poissons
(DCP) au large, l'élargissement des mailles des filets, pour ne pas
capturer de juvéniles ou encore le développement de l'aquaculture de
poissons d'eau douce figurent parmi les recommandations.
Des
discussions ont en outre eu lieu avec des représentants de l'Union
Européenne, premier bailleur de fonds de la CPS, pour un financement de
ce programme dans le cadre du 11ème FED (Fonds européen de
développement), qui débute en 2016.
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