Impacts sanitaires du changement climatique
Aide-mémoire
Le changement climatique est une réalité et aura des impacts sur la santé
L’influence
des facteurs climatiques sur la santé est connue depuis l’Antiquité.
Les variations saisonnières de l’incidence de nombreuses maladies en
sont une illustration. Cette influence peut être directe, à l’instar des
événements météorologiques extrêmes, comme les vagues de chaleurs, les
inondations ou les tempêtes. Elle peut également être indirecte, via une
modification des écosystèmes. Par exemple, les allergies au pollen
pourraient voir leur épidémiologie varier en fonction de la modification
des dates de floraison. Les changements de comportements pourraient
aussi modifier l’exposition au risque. Par exemple, l’augmentation du
temps passé à l’extérieur pourrait augmenter l’exposition au rayonnement
UV.
Nous faisons face aujourd’hui à un
changement rapide du climat. La santé pourra être impactée par ce
changement. L’ensemble des experts est unanime sur le fait que si les
pays les plus pauvres seront les plus touchés, les pays développés sont
également concernés. En France, on peut s’attendre à plusieurs risques :
- une augmentation en fréquence et en intensité des événements extrêmes, par exemple vagues de chaleur, inondations, feux de forêts... ;
- l’émergence ou la réémergence de risques infectieux, en raison de modifications environnementales, par exemple une e xtension géographique des vecteurs de West Nile, de la dengue, du paludisme, du chikungunya … ;
- des modifications de l’environnement et des modes de vie entraînant de nouvelles expositions, par exemple expositions au soleil et risques liés aux UV, baignades et leptospiroses, interaction entre pollution atmosphérique et températures…
Plusieurs de ces risques sont déjà suivis par l’Institut de veille sanitaire
Nombre
de ces risques sont déjà connus en France et font l’objet d’une
surveillance sanitaire à l’InVS. Ainsi, la mise en place depuis 2004 du
système d’alerte canicule et santé ( Sacs) et la participation au Plan
national canicule permet d’anticiper les vagues de chaleur et de réduire
leur impact. Les retours d’expériences réalisés après des événements
extrêmes, inondations dans le Gard en 2001, ouragan Dean en Antilles
Guyane en 2007… sont utilisés pour améliorer la réponse épidémiologique à
ces événements et mieux comprendre les impacts sur la santé des
personnes touchées. Les maladies infectieuses comme le paludisme et le
chikungunya font l’objet d’une déclaration obligatoire auprès de l’InVS.
Quant aux relations environnement et santé, elles sont traitées dans de
nombreux programmes visant à améliorer les connaissances, à surveiller
les risques et les facteurs de risques, à l’image des programmes air,
eau ou UV, par exemple. L’InVS s’interroge également sur les impacts
sanitaires des politiques et mesures de lutte contre les émissions de
gaz à effet de serre.
L’InVS se prépare aussi pour de nouveaux risques
Les
différents systèmes de surveillance ont été développés par l’InVS sans
prendre en compte le changement climatique. Il faut s’assurer qu’ils
seront toujours aussi efficaces sous de nouvelles conditions
climatiques. Un exemple simple concerne le Sacs et le Plan national
canicule : les systèmes actuels fonctionneront-ils aussi bien lorsqu’il y
aura une canicule ou plus par an ? Le même type de questions peut se
décliner pour tous les programmes. L’InVS s’attache donc à évaluer dans
quelle mesure ses programmes de surveillance et d’alerte seront toujours
efficaces pour détecter des événements de santé dans un contexte de
changement climatique. Enfin, il sera probablement nécessaire de
développer d’autres systèmes de surveillance et d’alerte adaptés à des
risques nouveaux.
Cette réflexion
prospective est conduite par des épidémiologistes des différents
départements de l’InVS. Elle s’appuie notamment sur l’expérience acquise
par l’InVS et les Cellules interrégionales d’épidémiologie face à des
événements climatiques extrêmes, et sur la réflexion conduite par l’InVS
sur l’impact relatif des facteurs climatiques et de la mondialisation
sur les maladies vectorielles. L’InVS établit également des partenariats
pour approfondir la compréhension des conséquences sanitaires du
changement climatique et contribue à l’amélioration des connaissances en
participant à différents projets européens.
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