Coup sur coup, les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) ont été mis à l'arrêt.
Pour des raisons bien différentes. Le réacteur 2 a été stoppé dans la
nuit du vendredi 27 au samedi 28 février, indique EDF, dans le cadre
d'un arrêt programmé destiné au remplacement d'un tiers du combustible
nucléaire, ainsi qu'à la réalisation « de nombreuses activités de contrôle et de maintenance dans les parties nucléaires et non nucléaires des installations ». Cette intervention est prévue sur « plusieurs semaines », la durée moyenne d'un arrêt pour rechargement et maintenance étant de l'ordre d'un mois.
Le réacteur 1, lui, a été stoppé à la suite de la découverte par les équipes du site, le 28 février vers 19 heures, d'un « défaut d'étanchéité sur une tuyauterie située en aval du condenseur, dans la salle des machines, hors zone nucléaire ». Sur son site Internet, EDF assure que cette fuite « n'a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, l'environnement et la sécurité du personnel ».
Interrogé, l'électricien qualifie de « tout à fait bénin » cet incident et précise que les réparations étaient en cours lundi 1er mars, en vue d'un redémarrage rapide. Lundi, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) indiquait que l'événement était en cours d'examen et que, n'ayant pas eu d'impact sur la sûreté, il ne donnerait vraisemblablement pas lieu à une déclaration d'incident.
« ACCUMULATION DE PROBLÈMES »
Tel n'est pas l'avis de l'association Stop Fessenheim. « Depuis un an, les incidents – fuites, vannes mal positionnées ou erreurs humaines – se multiplient, dénonce son porte-parole, André Hatz. Ce nouvel arrêt prouve une fois de plus que cette centrale fait l'objet d'un acharnement thérapeutique, alors qu'elle est en fin de vie. Il y a une accumulation de problèmes qui devient réellement inquiétante. »
En avril 2014, déjà, le réacteur 1 de Fessenheim avait été arrêté plusieurs semaines, en raison d'une fuite dans une tuyauterie d'alimentation en eau. Quelques jours plus tard, le réacteur 2 avait lui aussi été stoppé, à la suite de la fermeture intempestive d'une soupape de vapeur. Dans les deux cas, les parties nucléaires de la centrale n'étaient pas concernées.
300 MILLIONS D'EUROS DE TRAVAUX DE MODERNISATION
En tout état de cause, ces incidents à répétition font tache, sur un site nucléaire où EDF a investi ces dernières années quelque 300 millions d'euros en travaux de modernisation, dont le remplacement des générateurs de vapeur. A l'issue de leur troisième visite décennale, les deux unités, de 900 mégawatts (MW) chacune, de la centrale – la plus ancienne de France, mise en service en 1977 – ont été autorisées par l'ASN, respectivement en juillet 2011 et en avril 2013, à fonctionner pendant dix années supplémentaires, moyennant une série de prescriptions. En particulier, le renforcement de leur radier, le socle en béton destiné à confiner les matériaux radioactifs en cas de fusion du cœur.
EDF indique que 100 % des interventions demandées par l'Autorité de sûreté ont été réalisés sur la tranche 1, et 88 % sur la tranche 2, les autres devant l'être en 2015. Restent toutefois à achever les travaux imposés à toutes les centrales françaises après l'accident de la centrale japonaise de Fukushima, le 11 mars 2011, en particulier la mise en place d'un « noyau dur » préservant les fonctions vitales des réacteurs en cas d'accident majeur. Le 18 février, le directeur du site alsacien, Thierry Rosso, déclarait qu'à l'égard des prescriptions post-Fukushima, Fessenheim « était en avance sur le reste du parc nucléaire français ».
Le réacteur 1, lui, a été stoppé à la suite de la découverte par les équipes du site, le 28 février vers 19 heures, d'un « défaut d'étanchéité sur une tuyauterie située en aval du condenseur, dans la salle des machines, hors zone nucléaire ». Sur son site Internet, EDF assure que cette fuite « n'a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, l'environnement et la sécurité du personnel ».
Interrogé, l'électricien qualifie de « tout à fait bénin » cet incident et précise que les réparations étaient en cours lundi 1er mars, en vue d'un redémarrage rapide. Lundi, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) indiquait que l'événement était en cours d'examen et que, n'ayant pas eu d'impact sur la sûreté, il ne donnerait vraisemblablement pas lieu à une déclaration d'incident.
« ACCUMULATION DE PROBLÈMES »
Tel n'est pas l'avis de l'association Stop Fessenheim. « Depuis un an, les incidents – fuites, vannes mal positionnées ou erreurs humaines – se multiplient, dénonce son porte-parole, André Hatz. Ce nouvel arrêt prouve une fois de plus que cette centrale fait l'objet d'un acharnement thérapeutique, alors qu'elle est en fin de vie. Il y a une accumulation de problèmes qui devient réellement inquiétante. »
En avril 2014, déjà, le réacteur 1 de Fessenheim avait été arrêté plusieurs semaines, en raison d'une fuite dans une tuyauterie d'alimentation en eau. Quelques jours plus tard, le réacteur 2 avait lui aussi été stoppé, à la suite de la fermeture intempestive d'une soupape de vapeur. Dans les deux cas, les parties nucléaires de la centrale n'étaient pas concernées.
300 MILLIONS D'EUROS DE TRAVAUX DE MODERNISATION
En tout état de cause, ces incidents à répétition font tache, sur un site nucléaire où EDF a investi ces dernières années quelque 300 millions d'euros en travaux de modernisation, dont le remplacement des générateurs de vapeur. A l'issue de leur troisième visite décennale, les deux unités, de 900 mégawatts (MW) chacune, de la centrale – la plus ancienne de France, mise en service en 1977 – ont été autorisées par l'ASN, respectivement en juillet 2011 et en avril 2013, à fonctionner pendant dix années supplémentaires, moyennant une série de prescriptions. En particulier, le renforcement de leur radier, le socle en béton destiné à confiner les matériaux radioactifs en cas de fusion du cœur.
EDF indique que 100 % des interventions demandées par l'Autorité de sûreté ont été réalisés sur la tranche 1, et 88 % sur la tranche 2, les autres devant l'être en 2015. Restent toutefois à achever les travaux imposés à toutes les centrales françaises après l'accident de la centrale japonaise de Fukushima, le 11 mars 2011, en particulier la mise en place d'un « noyau dur » préservant les fonctions vitales des réacteurs en cas d'accident majeur. Le 18 février, le directeur du site alsacien, Thierry Rosso, déclarait qu'à l'égard des prescriptions post-Fukushima, Fessenheim « était en avance sur le reste du parc nucléaire français ».
LA MISE À LA RETRAITE EN QUESTION
Pour les antinucléaires, la mise à la retraite de la doyenne des centrales françaises, située en zone sismique et exposée au risque d'inondation, du fait de sa position à 8 mètres en contrebas du Grand Canal d'Alsace, est plus que jamais à l'ordre du jour. François Hollande s'était engagé, lors de la campagne pour l'élection présidentielle, à la fermer fin 2016. Une promesse plusieurs fois réitérée depuis son élection.
Jusqu'à ces derniers mois, le scénario était celui d'un plafonnement du parc nucléaire hexagonal à sa puissance actuelle de 63,2 gigawatts (GW). Ce qui obligeait, en vue de la mise en service, prévue en 2017, de l'EPR de Flamanville (Manche), de 1 650 MW, à fermer deux tranches nucléaires de 900 MW. Mais, récemment, la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, a laissé entendre que ce couperet pourrait toucher d'autres unités que les deux réacteurs alsaciens.
En outre, la loi de transition énergétique, telle que les sénateurs s'apprêtent à la voter mardi, a relevé le plafond de la puissance du parc à 64,85 GW. Ce qui, si les députés ne reviennent pas au plafond initial lors de la suite de l'examen du projet de loi, permettrait d'ouvrir Flamanville sans fermer Fessenheim ni aucun autre des 58 réacteurs actuels.
Pour les antinucléaires, la mise à la retraite de la doyenne des centrales françaises, située en zone sismique et exposée au risque d'inondation, du fait de sa position à 8 mètres en contrebas du Grand Canal d'Alsace, est plus que jamais à l'ordre du jour. François Hollande s'était engagé, lors de la campagne pour l'élection présidentielle, à la fermer fin 2016. Une promesse plusieurs fois réitérée depuis son élection.
Jusqu'à ces derniers mois, le scénario était celui d'un plafonnement du parc nucléaire hexagonal à sa puissance actuelle de 63,2 gigawatts (GW). Ce qui obligeait, en vue de la mise en service, prévue en 2017, de l'EPR de Flamanville (Manche), de 1 650 MW, à fermer deux tranches nucléaires de 900 MW. Mais, récemment, la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, a laissé entendre que ce couperet pourrait toucher d'autres unités que les deux réacteurs alsaciens.
En outre, la loi de transition énergétique, telle que les sénateurs s'apprêtent à la voter mardi, a relevé le plafond de la puissance du parc à 64,85 GW. Ce qui, si les députés ne reviennent pas au plafond initial lors de la suite de l'examen du projet de loi, permettrait d'ouvrir Flamanville sans fermer Fessenheim ni aucun autre des 58 réacteurs actuels.
Stop Fessenheim voit en tout cas, dans le fait que, depuis samedi soir, « l'Alsace reste alimentée en électricité » malgré l'indisponibilité complète des deux réacteurs du Haut-Rhin, la preuve que « la France peut très bien se passer de Fessenheim ».
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