lundi 2 mars 2015

Le climat et le juteux commerce du doute

Pauvre Wei-Hock « Willie » Soon ! Outre-Atlantique, la presse fait des gorges chaudes des turpitudes de l’astrophysicien américain, et les titres ne sont pas précisément flatteurs. Le malheureux chercheur du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics est depuis quelques jours au centre d’une méchante histoire dont les principaux ingrédients sont le climat, les intérêts contrariés des industriels des énergies fossiles et la corruption de la science. Une histoire qui, en cette année de négociations climatiques décisives, ne pouvait que déchaîner les passions.
L’objet du délit est consigné dans une série de documents confidentiels du Harvard-Smithsonian, obtenus par Greenpeace et le Climate Investigations Center au terme d’une procédure légale, et publiés le 21 février. Ces 131 pages sont accablantes. En une décennie, des industriels du charbon ou de la pétrochimie ont payé, directement ou par le truchement de leurs faux-nez, quelque 1,2 million de dollars pour que le chercheur cherche. Cela s’est traduit par la mise à la torture de toutes sortes de données, dans le but évident de leur faire dire n’importe quoi pourvu que ce fût un moyen de jeter le doute sur l’ampleur du changement climatique, ou sur ses causes humaines. Une dizaine d’« études », conduites par M. Soon, ont ainsi été publiées ; dans la grande majorité d’entre elles, l’astrophysicien a caché ses sources de financement, en contravention avec les règles éthiques.

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