dimanche 31 mai 2015

L'amiante : récit d'un scandale sanitaire

Le scandale de l'amiante a éclaté en France dans les années 1990 et demeure encore aujourd'hui une préoccupation majeure en santé publique.
Alors que ses dangers étaient bien connus depuis le début du XXe siècle, l'amiante a été abondamment utilisé en France jusqu'à son interdiction totale en 1997. Cette fibre naturelle aux propriétés exceptionnelles - c'est un très bon isolant thermique - a vu sa consommation atteindre des pics records, comme en 1975, où environ 150.000 tonnes d'amiante par an était utilisées dans la construction de bâtiments.
Les maladies causées par l'amiante se déclarant après un temps de latence important (entre 20 et 40 ans en moyenne), de nombreuses personnes paient aujourd'hui le lourd tribut de l'inconscience d'hier. Dans un rapport publié en janvier, l'Institut national de veille sanitaire (InvS) a révélé que l'amiante serait responsable de près de 2.200 nouveaux cas de cancers et de 1.700 décès chaque année.

Désastre sanitaire

Comment en sommes-nous arrivés à un tel désastre sanitaire? Déjà, en 1899, le Docteur Henry Montague Murray constate le décès d'un ouvrier ayant travaillé 14 ans dans une usine de filature d'amiante. Alors que l'exploitation de l'amiante s'accroît, la rumeur de sa nocivité se répand. Puis, dans les années 1910, les compagnies d'assurances refusent d'assurer les travailleurs de l'amiante. Et c'est en 1955 qu'un lien est établi pour la première fois entre amiante et cancer du poumon par le médecin britannique Richard Doll dans le British Journal of Industrial Medecine.
Malgré l'accumulation des preuves, il a fallu attendre le début des années 1990 pour que le scandale éclate et que l'amiante soit enfin définitivement interdit le 1er janvier 1997 en France. Michel Parigot, Vice-Président de l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) et chercheur au CNRS raconte: «En 1994, on a créé le Comité anti-amiante à Jussieu suite à la survenue de 8 cas de maladies professionnelles causées par l'amiante. Notre action a mené à une prise de conscience des pouvoirs publics et de nombreuses victimes ont commencé à se tourner vers nous».

Interdiction en 1997

Ce mouvement marque la création de l'Andeva en 1996. «Notre premier combat a été de faire disparaître le Comité permanent amiante (CPA), un lobby composé d'industriels, qui a réussi à attirer en son sein des scientifiques et des représentants des pouvoirs publics», se souvient le vice-président de l'Andeva. A la suite de ce scandale très médiatisé, les Ministères du Travail et de la Santé ont demandé conjointement à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) de réaliser une étude approfondie sur l'amiante. Marcel Goldberg, épidémiologiste et rapporteur de cette étude raconte: «Il y avait des études alarmantes et le collectif de Jussieu qui s'agitait beaucoup, c'était un sujet brûlant. Nous étions une douzaine de scientifiques indépendants à qui l'on a demandé de faire un état des lieux des connaissances sur les effets de l'amiante sur la santé». Ce rapport, publié en 1996, fait l'effet d'un pavé dans la mare et entraîne l'interdiction de l'amiante l'année suivante.
Un autre des grands combats de l'Andeva a été la création en 2010 du Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante (FIVA). «Quand on a commencé en 1995, il n'y avait pas une seule victime indemnisée. On a changé le paysage: le droit d'indemnisation est désormais acquis pour toutes les victimes de l'amiante. L'Andeva a un pouvoir important puisque nous sommes administrateurs de ce fond», rappelle le vice-président de l'association. Le FIVA vient en aide à près de 8.000 personnes chaque année.
L'Institut de veille sanitaire et l'Inserm estiment que le pic de mortalité due au mésothéliome pourrait néanmoins avoir été atteint au début des années 2000, avec 600 à 800 décès annuels chez les hommes et 100 à 200 chez les femmes. «Il semble que l'on arrive à un plateau et que le nombre de malades n'augmente plus. Mais l'interdiction de l'amiante en 1997 ne signifie pas que plus personne n'est exposé», conclue Marcel Goldberg.
Un rapport paru en décembre 2014 révèle d'ailleurs que des fibres d'amiante circulent dans les gaines d'aération de la Tour Montparnasse, ce qui pourrait contraindre les 5.000 employés à évacuer leurs bureaux. Le problème de l'amiante est donc bien loin d'être résolu.

Un Européen sur trois reste exposé à l'amiante

15 des pays membres de la zone Europe de l'OMS n'ont toujours pas interdit l'utilisation de l'amiante.
Près de 300 millions d'européens vivent dans des pays qui n'ont pas interdit l'utilisation de l'amiante, s'exposant ainsi à ce matériau hautement toxique dans leur milieu de travail et dans leur environnement, selon un récent constat de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Dans les pays où l'amiante est interdit, comme en France depuis 1997, la population y reste néanmoins exposée car des millions de mètres carrés de matériaux amiantés sont encore en place dans de nombreux bâtiments.
En 2010, les 53 États membres de la région Européenne de l'OMS avaient pourtant promis de mettre en place des mesures, d'ici la fin 2015, visant à éliminer les maladies liées à l'amiante. Un premier bilan réalisé à quelques mois de l'échéance fixée révèle que 15 de ces États continuent d'utiliser de l'amiante. Alors que les 6 variétés d'amiante sont classées cancérigènes depuis 1977 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), les frondeurs, principalement d'anciennes républiques soviétiques comme la Fédération de Russie, le Kazakhstan, ou encore le Kirghizstan, font fi de leurs promesses.

Intérêts industriels

Il n'était donc pas étonnant que ces trois pays, ainsi que le Zimbabwe, soient les seuls à s'opposer à l'inscription de l'amiante chrysotile sur la liste des produits chimiques et pesticides dangereux à la Convention de Rotterdam. Cet événement, qui s'est tenu à Genève il y a deux semaines, a réuni 150 pays afin de statuer sur la dangerosité de cette variété d'amiante la plus commercialisée. Marc Hindry, chargé des questions internationales pour l'Andeva et Professeur à l'Université Paris Diderot était présent: «L'idée est d'obliger les pays exportateurs de produits toxiques à informer les pays importateurs. Ce n'est pas juridiquement contraignant, puisque les produits inscrits ne sont pas interdits, mais cela améliore la conscience du risque et la prévention».
Mais cette année encore, l'amiante passe à travers les mailles du filet. «Le mode de scrutin suit une règle traditionnelle de diplomatie: la décision doit se faire par consensus. Il suffit d'un seul pays qui objecte pour que le produit ne soit pas inscrit», explique Marc Hindry, «La Russie est le premier producteur d'amiante, avec un million de tonnes par an, tandis que le Kazakhstan est le troisième exportateur au monde. Pour ce qui est du Zimbabwe, leurs mines d'amiante sont actuellement fermées mais certains industriels comptent sur leur réouverture prochaine».

«The magic mineral»

Il faut dire qu'il est difficile de renoncer à celui que les anglo-saxons surnommaient le «magic mineral». En plus d'avoir un coût de revient faible, l'amiante est également connu depuis plus de 2.000 ans pour ses remarquables propriétés isolantes et ininflammables. On le trouvait notamment dans les vêtements de protection contre la chaleur, dans les freins et embrayages de voitures, mais surtout dans les éléments de construction des bureaux, bâtiments industriels et habitations.
Le problème, c'est sa nocivité extrême. Lorsque les matériaux ou produits contenant de l'amiante sont percés, découpés, poncés ou qu'ils subissent simplement l'usure du temps, ils libèrent des fibres, d'un diamètre 300 à 10.000 fois plus fin que celui d'une tête d'épingle. Invisibles dans les poussières de l'atmosphère, elles pénètrent profondément notre appareil respiratoire, s'y enfoncent jusqu'à se déposer au fond des poumons. Les expositions courtes et répétées aux poussières d'amiante peuvent provoquer de graves maladies respiratoires et entraîner la mort. La question de la maintenance et de la rénovation des bâtiments contenant de l'amiante est donc très préoccupante.

Maladies redoutables

L'inhalation de ces fibres est à l'origine de maladies particulièrement redoutables. De l'asbestose, qui se manifeste par une insuffisance respiratoire chronique due à la destruction des tissus pulmonaires, mais également de deux types de cancers: le cancer broncho-pulmonaire et le mésothéliome, qui affecte le revêtement des poumons (la plèvre). Mais les dégâts de l'amiante ne s'arrêtent pas aux poumons. En 2009, le Centre international de recherche sur le cancer a ajouté deux nouveaux cancers sur la liste des maladies professionnelles causées par l'amiante: le cancer des ovaires et celui du larynx. Ces maladies causées par les fibres tueuses se déclarent après un temps de latence très important, entre 20 et 40 ans en moyenne après le début de l'exposition.

Entre 68.000 et 100.000 décès d'ici 2050

Et le bilan humain a de quoi faire pâlir les autorités publiques. «Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre près de 15.000 vies chaque année en Europe, surtout des travailleurs, en raison des maladies causées par une exposition à l'amiante. Chaque décès de ce type peut être évité», a déclaré le docteur Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l'OMS pour l'Europe. L'OMS a d'ailleurs estimé à 1,5 milliards d'euros par an le coût de la mortalité due aux mésothéliomes dans les 15 pays qui n'ont pas interdit l'amiante.
En France, une étude publiée au début du mois de janvier par l'Institut national de veille sanitaire (INvS) a estimé que l'exposition professionnelle à l'amiante serait responsable de 2.200 à 5.400 nouveaux cas de cancers et de 1.700 décès chaque année. Dans un rapport paru en 2014, le Haut conseil de la santé publique prévoit que l'amiante devrait être responsable de 68.000 à 100.000 décès d'ici 2050, essentiellement dus au cancer du poumon ou au mésothéliome. En plus d'un véritable problème de santé publique, l'amiante pourrait bien être une bombe à retardement.

La Chine détruit 660 kg d'ivoire pour illustrer sa lutte contre la contrebande


Une sculpture en ivoire dans un magasin à Hangzhou dans l'est de la Chine le 27 février 2015
Une sculpture en ivoire dans un magasin à Hangzhou dans l'est de la Chine le 27 février 2015 - AFP

Les autorités chinoises ont détruit vendredi quelque 660kg d'ivoire au cours d’un événement très médiatisé censé afficher la détermination de Pékin à combattre la contrebande des défenses d'éléphants. La Chine est le premier pays consommateur d'ivoire au monde, sous forme de défenses gravées, baguettes en ivoire sculpté et autres objets ouvragés.
Internet va-t-il tuer les éléphants?

La Chine représente 70% de la demande mondiale d’ivoire

Des diplomates étrangers et les médias internationaux avaient été convoqués pour cet événement soigneusement mis en scène. «Nous allons contrôler strictement le commerce et la transformation de l'ivoire, jusqu'à ce que soient finalement interrompus toute vente et tout traitement commercial de l'ivoire», a insisté vendredi Zhao Shucong, patron de l'Administration étatique des Forêts, en charge du dossier.
La Chine représente plus de 70% de la demande mondiale d'ivoire, selon des ONG, qui imputent à l'essor insolent de la consommation chinoise la mort de dizaines de milliers d'éléphants chaque année sur le continent africain. Sous le feu des critiques internationales, Pékin avait annoncé en février une interdiction d'un an à l'importation d'ivoire ouvragé, mais la mesure avait été jugée «symbolique» par des ONG, qui rappellent que l'essentiel de la contrebande concerne l'ivoire brut.

Le prix de l’ivoire flambe

En décembre, l'ONG environnementale Save the Elephants et la fondation Aspinall évaluaient à plus de 100.000 le nombre d'éléphants abattus entre 2010 et 2012, en raison d'un commerce chinois croissant dans des proportions «hors de contrôle». Selon elles, le prix de l'ivoire brut en Chine, où il fait aussi partie de la pharmacopée traditionnelle, a bondi de l'équivalent de 750 dollars le kilo en 2010 à 2.100 dollars en 2014.
Le groupe britannique Traffic, réseau de surveillance du commerce de la faune sauvage, avait de son côté fustigé en mars la multiplication des annonces pour des articles en ivoire de contrebande et autres objets issus d'espèces animales menacées sur les sites de commerce en ligne chinois.

Strasbourg: Nouvelle colère des associations protectrices des animaux contre le centre de primatologie

A l’abri des regards, protégé des hauts remparts du fort Foch à Niederhausbergen, se trouve le centre de primatologie de l’Université de Strasbourg. Un lieu hautement surveillé, discret auprès du grand public sur ses travaux et ses infrastructures pour des raisons de sécurité.
Le centre soulève régulièrement de vives contestations chez les défenseurs de la cause animale et les opposants aux méthodes d’expérimentations médicales sur les animaux.

Une extension contestée

Depuis l’annonce de l’extension du centre qui doublerait sa capacité d’accueil des singes, passant de 800 à 1600 (630 actuellement), le centre de primatologie s’est attiré une fois encore les foudres des militants, dont certains ont entamé une grève de la faim.
« Nous demandons dans l’immédiat que le préfet revienne sur sa décision d’autorisation de l’extension. Ils font essentiellement du commerce, un singe est vendu 5.000 euros pour des laboratoires qui font de la vivisection. Nous prônons les méthodes de recherches médicales alternatives. Les études comportementales sont un prétexte. L’éthologie, dans ces conditions est impossible. Cela doit se faire en milieu naturel », reproche Christophe Lepretre, président de l’association Animavie, en grève de la faim depuis 15 jours.
« Les cages sont minuscules et le domaine ne dépasse pas les deux hectares, il suffit de faire le tour de la clôture pour s’en rendre compte. Ce n’est que pour le commerce », assure-t-il.

Des reproches que réfute catégoriquement le centre de primatologie, dédié à l’étude comportementale des primates et à la formation d’étudiants et de professionnels destinés à la recherche, aux soins ou à la protection des singes. «La « vente » de certains singes à des laboratoires européens de recherches scientifiques permet de participer au financement du centre», expliquent ses responsables.
Le domaine qui s’étend sur sept hectares, avec huit parcs en semi-liberté s’étalant sur 200 à 500 mètres carrés chacun, répond à toutes les contraintes et contrôles européens de protections des animaux, selon la vétérinaire du centre.

La vente des singes en question

« Il n’y pas d’études médicales ni chirurgicales sur les primates. Ici, on observe leur comportement en groupe et leurs interactions sociales, détaille la vétérinaire. Les singes sont prélevés dans des fermes d’élevages comme l’exige la loi. Quand ils arrivent, ils sont mis en quarantaine de quatre à six semaines, dans une volière petite. Puis ils passent dans une volière plus grande. Elles sont toutes aux normes européennes. L'extension est en fait un réaménagement des volières pour que les animaux accueillis aient plus de place. Ce n’est pas parce que nous doublons la capacité d’accueil que nous aurons deux fois plus de singes. »

Le centre assure ne pas faire de négoce de singes : « 5.000 euros, ce n’est pas le prix de vente mais c’est un coût de revient de la recherche pour l’animal avec son hébergement, les analyses, la nourriture, les soins… La recherche animale en semi-liberté est complémentaire de celles qui sont faites en milieux naturels. Le centre n’a pas vocation à faire du négoce d’animaux, explique la vétérinaire. »

Les contrôles

Autre point de discorde, les contrôles. « Nous souhaitons qu’une commission de contrôle totalement indépendante puisse inspecter tous les installations car nous sommes certain qu’il y a de nombreuses irrégularités. Cela nous a toujours été refusé. A terme, nous demandons la fermeture complète de ce centre », explique Christophe Lepretre.
« Nous n’avons pas eu de demande directe des associations. Ce lieu ne peut pas être ouvert au public car c’est un lieu de recherche et le sujet est sensible. Et surtout nous répondons à toutes les normes très strictes de contrôles, de protection des animaux, d’hébergement, de recherches » rétorque la vétérinaire.
En attendant, Christophe Lepretre, rejoint par six autres défenseurs des droits des animaux, compte bien continuer sa lutte. Soutenus par de nombreuses associations, les militants appellent à un rassemblement dimanche à 14h place Kléber, au centre de Strasbourg.
Pamela Hamdi et Christophe Lepretre, deux grévistes de la faim à Strasbourg. - Animavie

Ouverture d’une enquête européenne sur les pratiques de l’industrie solaire chinoise

L’industrie solaire chinoise est dans le viseur de la Commission européenne. Bruxelles a ouvert une enquête sur celle-ci, accusée par des entreprises de l’Union européenne de faire transiter certains de ses produits par Taïwan et par la Malaisie pour ne pas payer de droits de douane.
Une plainte a été déposée au printemps par la firme allemande SolarWorld. « Ils falsifient l'origine des produits, ce qui est de la fraude douanière et doit cesser », a dénoncé Milan Nitzschke, président d'EU ProSun, qui rassemble de nombreuses sociétés du secteur.

Mesures contre le « dumping »

« La Commission a conclu qu’il existe suffisamment de preuves pour justifier l’ouverture [d’investigations] », rapporte l’exécutif européen dans son Journal officiel. Ces dernières pourraient donner lieu à l’adoption de nouvelles mesures contre le « dumping » – c’est-à-dire les pratiques commerciales contraires à l’esprit de la concurrence – pour les importations de panneaux solaires venant de Taïwan.
Depuis la fin de 2013, l’UE a déjà mis en place des dispositifs à l’encontre des producteurs chinois, notamment sous forme de taxes dont le taux moyen est de 47,7 %. Ils s'appliquent à un tiers des producteurs jusqu'à la fin de 2015 et peuvent être prolongés.
Le secteur du solaire en Europe a été sévèrement affecté par ces pratiques, relève EU ProSun, soulignant que de nombreuses entreprises ont mis la clé sous la porte. La « fraude massive » a fait perdre « plus de 500 millions d'euros de chiffre d'affaires aux Etats membres », estime le groupement d'entreprises.


Bruxelles ouvre une enquête contre les pratiques de l'industrie solaire chinoise

 La Commission européenne a ouvert une enquête contre l'industrie solaire chinoise, accusée par des entreprises de l'UE de faire transiter certains de ses produits via Taïwan et la Malaisie pour ne pas payer de droits de douane, indique vendredi le Journal officiel de l'Union européenne.

«La Commission a conclu qu'il existe suffisamment de preuves pour justifier le lancement d'une enquête», indique l'exécutif européen dans le JO.
Une plainte avait été déposée au printemps par l'entreprise SolarWord, qui accuse la Chine d'expédier composants et cellules photovoltaïques vers Taïwan ou la Malaisie, afin d'éviter de payer les droits de douane.
«Les fabricants solaires chinois contournent les mesures anti-dumping de l'UE en exportant leurs produits en premier lieu vers la Malaisie et Taïwan avant qu'ils ne soient importés en Europe. Ils falsifient l'origine des produits, ce qui est de la fraude douanière et doit cesser», a estimé Milan Nitzschke, président de EU ProSun, qui rassemble de nombreuses entreprises du secteur.
Face aux pratiques des producteurs solaires chinois, l'UE impose déjà depuis fin 2013 des mesures contre le dumping et les subventions sous forme de taxes dont le taux moyen est de 47,7%. Ces mesures s'appliquent à un tiers des producteurs chinois, jusqu'à fin 2015 et peuvent être prolongées.
Le secteur en Europe a été sévèrement affecté par ces pratiques, souligne EU ProSun, soulignant que de nombreuses entreprises ont mis la clé sous la porte. La «fraude massive» des producteurs chinois a fait perdre «plus de 500 millions d'euros de chiffres d'affaires aux Etats membres», estime le groupement d'entreprises.
L'enquête pourrait donner lieu à l'adoption de mesures contre le dumping pour les importations de panneaux solaires venant de Taïwan et de Malaisie.

 

L'Iran rejette l'inspection de ses sites militaires et l'interrogatoire de ses scientifiques


Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.
L'Iran refuse que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) mène des « inspections de ses sites militaires » et interroge ses scientifiques dans le cadre d'un accord sur le nucléaire, a déclaré samedi 30 mai un haut négociateur iranien, selon la télévision d'Etat.
Cette déclaration d'Abbas Araghchi, faite peu avant la rencontre entre le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif et son homologue américain John Kerry à Genève, reprend la position exprimée par le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, le 20 mai. Toutefois, M. Araghchi a fait il y a quelques jours la distinction entre inspection et accès aux sites militaires dans le cadre de l'accord en cours de finalisation.


« Mais dans le cadre du protocole additionnel et les procédures prévues par ce protocole, les discussions continuent. Il n'y toujours pas d'accord sur cette question, les deux discussions continuent. (...) La manière d'appliquer le protocole additionnel est un des sujets de divergence sur lesquels on discute », a-t-il ajouté.

L'accord définitif attendu pour fin juin

Le protocole additionnel au traité de non-prolifération, dont l'application a été acceptée par Téhéran dans le cadre d'un accord sur le nucléaire, permet des inspections poussées des sites nucléaires mais aussi l'accès à d'autres sites, y compris des sites militaires, par les inspecteurs de l'AIEA. Selon Téhéran, un tel accès est réglementé et doit être justifié.
MM. Kerry et Zarif pilotent depuis des mois les négociations entre les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) et Téhéran, sous l'égide de l'UE, afin de trouver un accord définitif sur le programme nucléaire controversé de la République islamique. Les parties ont jusqu'au 30 juin pour graver dans le marbre un texte final.

Solar Impulse 2 s'est envolé pour une traversée du Pacifique sans carburant


L'avion suisse Solar Impulse 2, uniquement propulsé à l'énergie solaire, a réussi tôt lundi 2 juin 2014 son premier vol d'essai sur la base aérienne de Payerne, une première étape dans un long processus avant le départ en mars 2015 pour une tentative de tour du monde.
L'avion Solar Impulse 2 a décollé de Chine dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 mai et mis le cap sur Hawaï, pour la plus périlleuse des étapes de son tour du monde.
Propulsé par la seule énergie solaire, l'appareil a pris son envol à 2 h 40 heure locale dimanche (20 h 40 à Paris, samedi), depuis la ville orientale de Nankin. Ce départ avait été reporté à plusieurs reprises en raison d'une météo défavorable.

Six jours et six nuits de pilotage

Jamais Solar Impulse 2 n'a volé au-dessus d'un océan ni n'est resté en l'air plus de vingt-quatre heures. Cette fois, le pilote suisse André Borschberg, 62 ans, devra tenir six jours et six nuits de suite seul aux commandes pour parcourir 8 500 kilomètres.
Chaque jour, le pilote affrontera des altitudes himalayennes autour de 28 000 pieds (8 400 mètres) et des variations de température de 55 degrés dans la cabine monoplace non pressurisée de Solar Impulse 2. Il ne peut s'accorder que des brefs sommeils d'une vingtaine de minutes. Son siège, qu'il ne pourra quitter, est équipé d'un système de WC.
En cas de panne grave en vol, le Suisse devra sauter en parachute dans l'océan, à des centaines de kilomètres de tout secours. Aucun navire ne peut en effet suivre à la trace l'appareil, qui volera à une vitesse maximum de 90 km/h à basse altitude et de 140 km/h dans les couches supérieures. Mais l'hypothèse de sa propre disparition laisse de marbre cet ingénieur de formation : « Je ne vois pas cela comme risqué, parce que nous avons travaillé longtemps sur les différents problèmes », a-t-il confié. « Si nous perdons un moteur, on peut voler avec les trois autres, par exemple. » « Dans le pire des cas, nous avons un parachute, un radeau de survie et on sait s'en servir. Évidemment, on espère qu'on n'aura pas à le faire », a ajouté le pilote.

Un tour du monde de 35 000 km

Solar Impulse 2, dont les ailes sont tapissées de plus de 17 000 cellules photovoltaïques, est parti le 9 mars d'Abou Dhabi (Emirats arabes unis) pour un tour du monde destiné à promouvoir l'usage des énergies renouvelables, et en particulier l'énergie solaire.

Il a ensuite fait escale au sultanat d'Oman, en Inde, en Birmanie puis en Chine, piloté alternativement par André Borschberg et son binôme dans ce projet, l'explorateur suisse Bertrand Piccard. Au total, l'appareil doit parcourir 35 000 kilomètres, en survolant deux océans.

Australie : le koala bientôt espèce vulnérable dans le Queensland


Un koala.
L'Etat australien du Queensland s'apprête à classer parmi les espèces vulnérables, sur l'ensemble de son territoire, l'emblématique koala, victime de l'urbanisation, de la circulation automobile et des attaques de chiens.
Le koala était déjà au nombre des espèces vulnérables dans le sud-est du Queensland mais les autorités locales ont décidé d'étendre ce statut protecteur à la totalité de l'Etat. « Tout le monde aime les koalas et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les protéger, aujourd'hui et demain », a justifié dimanche la première ministre de l'Etat, Annastacia Palaszczuk.
A l'arrivée des premiers colons britanniques en 1788, les koalas étaient plus de 10 millions en Australie. Comme ils vivent haut perchés dans les arbres, leur nombre est difficile à évaluer mais une étude de 2011 évaluait leur population entre 45 000 et 100 000 individus.

Outre la réduction de leur habitat et les prédateurs naturels, les koalas sont menacés par les infections à chlamydiae, une maladie sexuellement transmissible susceptible de provoquer la cécité et la stérilité. Les koalas figurent également depuis 2002 sur les listes des espèces vulnérables du gouvernement fédéral dans certaines parties des Etats de Nouvelle-Galles du Sud, du Queensland et de la capitale Canberra.

Mort mystérieuse de 120 000 antilopes saïgas, en voie d'extinction au Kazakhstan


En 1993, la population des saïgas, qui vivent dans les steppes du Kazakhstan, dans l'ouest de la Mongolie et en Russie près de la mer Caspienne, était estimée à un million d'individus, avant de chuter de manière catastrophique.
Plus de 120 000 saïgas, des antilopes menacées d'extinction, ont été trouvées mortes ces deux dernières semaines au Kazakhstan, ex-république soviétique d'Asie centrale, « soit plus d'un tiers de la population globale », s'est alarmé cette semaine le Programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP). Il s'agit d'un phénomène « catastrophique » pour ces animaux facilement reconnaissables par leur museau allongé qui a l'aspect d'une courte trompette, souligne-t-il.
La mort était inattendue et rapide : « Les premiers 117 cadavres de saïgas ont été découverts le 10 mai. Onze jours plus tard, il y en avait déjà 28 000 », selon l'antenne russe du Fonds mondial pour la nature (WWF). « Cette perte est un coup majeur porté aux efforts de préservation des saïgas au Kazakhstan et dans le monde entier, dans la mesure où 90 % de la population globale des saïgas vit dans notre pays », a déploré le vice-ministre kazakh de l'agriculture, Erlan Nyssanbaïev. « Nous sommes résolus à identifier la cause de ces décès et prendre toutes les mesures possibles pour empêcher la répétition de tels évènements », a-t-il assuré.

« Maladie infectieuse »

Le premier ministre Karim Massimov a ordonné de créer une commission gouvernementale et sollicité l'aide d'experts internationaux afin d'éclaircir la raison de la mort des antilopes, qui s'est produite en même temps dans trois régions du pays. Ces morts en masse sont dues à une « combinaison de facteurs biologiques et écologiques », selon les experts du secrétariat de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) qui a dépêché une mission au Kazakhstan. Les animaux ont apparemment été tués par une maladie infectieuse causée par des bactéries du type Pasteurella ou Clostridium, expliquent les experts de la CMS dans un communiqué.
image: http://s1.lemde.fr/image/2015/05/31/534x0/4644275_7_f591_des-milliers-de-cadavres-d-antilopes-dans-les_2bdc0164408d5ed3a5b56fd803c35d2c.jpg
Des milliers de cadavres d'antilopes dans les steppes kazakhes fin mai.
Mais ces « bactéries sont mortelles uniquement pour un animal dont le système immunitaire est déjà affaibli » par des facteurs écologiques comme les pluies abondantes survenues en mai au Kazakhstan, qui auraient pu influer de manière néfaste sur la qualité de l'herbe, précisent-ils. Le fait qu'aucun animal n'ait survécu dans les troupeaux affectés rend perplexes les scientifiques qui étudient depuis des années le mode de vie et le comportement de ces antilopes dont les ancêtres vivaient déjà dans cette région à l'ère glaciaire. « La mortalité de 100 % pour les troupeaux affectés est tout à fait extraordinaire », estime Richard Kock, professeur au collège vétérinaire royal à Londres, qui s'est rendu récemment au Kazakhstan. Même si les antilopes saïgas, dont la durée de vie oscille en général entre six et dix ans, sont des « créatures avec une résistance très faible », ajoute-t-il.
En 1993, la population des saïgas, qui vivent dans les steppes du Kazakhstan, dans l'ouest de la Mongolie et en Russie près de la mer Caspienne, était estimée à un million d'individus, avant de chuter de manière catastrophique. Les autorités du Kazakhstan se targuaient jusqu'ici d'avoir réussi à porter la population de cette antilope de quelque 20 000 têtes en 2003 à plus de 250 000 en 2013.

reglementation-environnement

Domaine Eaux - Effluent - Pollution - Qualité :
Arrêté du 06/05/2015 Arrêté du 6 mai 2015 relatif à l'approbation du cahier des charges : Qualité de l'eau et gestion de la rareté

Domaine Agriculture - Bio - Elevage - Pisciculture - Pêche - Chasse :
Avis du 10/05/2015 Avis n°5 relatif à la fermeture de certains quotas et/ou sous-quotas de pêche pour l'année 2015
Avis du 18/05/2015 Avis relatif à la fermeture de certains quotas et/ou sous-quotas de pêche pour l'année 2015
Avis du 23/05/2015 Avis n° 7 relatif à la fermeture de certains quotas et/ou sous-quotas de pêche pour l'année 2015
Arrêté du 10/05/2015 Arrêté du 10 mai 2015 portant répartition de certains quotas de pêche accordés à la France pour l'année 2015

Domaine ICPE - Installation classée protection environnement :
Arrêté du 11/05/2015 Arrêté du 11 mai 2015 fixant la méthode de calculs prévue par la rubrique n° 4732 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement
Arrêté du 19/05/2015 Arrêté du 19 mai 2015 modifiant l'arrêté du 4 octobre 2010 relatif à la prévention des risques accidentels au sein des installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation

Domaine Energie classique renouvelable - Combustible - Biocarburant :
Arrêté du 06/05/2015 Arrêté du 6 mai 2015 relatif à l'approbation du cahier des charges : Energies renouvelables
Arrêté du 07/05/2015 Arrêté du 7 mai 2015 relatif à l'approbation du cahier des charges : Projets territoriaux intégrés pour la transition énergétique - volet Prêts

JORF n°0124 du 31 mai 2015

  MINISTERE DE L'ECOLOGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE L'ENERGIE

        2 Décret du 29 mai 2015 prolongeant la validité de la concession de mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux dite « Concession de Désirée » (Nord) au bénéfice de la société Gazonor SAS
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030649726&dateTexte=&categorieLien=id

        3 Décret du 29 mai 2015 prolongeant la validité de la concession de mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux dite « Concession de Poissonnière » (Nord et Pas-de-Calais) au bénéfice de la société Gazonor SAS
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030649728&dateTexte=&categorieLien=id

        4 Arrêté du 22 mai 2015 portant extension du périmètre d'agrément d'un organisme pour effectuer le contrôle périodique de certaines catégories d'installations classées soumises à déclaration
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030649730&dateTexte=&categorieLien=id

        5 Arrêté du 29 mai 2015 modifiant l'arrêté du 20 avril 2007 fixant les règles relatives à l'évaluation des risques et à la prévention des accidents dans les établissements pyrotechniques
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030649738&dateTexte=&categorieLien=id



JORF n°0123 du 30 mai 2015

MINISTERE DE L'ECOLOGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE L'ENERGIE

        6 Arrêté du 26 mai 2015 modifiant l'arrêté du 11 février 2015 précisant les conditions d'exercice de la pêche de loisir réalisant des captures de thon rouge dans le cadre du plan pluriannuel de reconstitution des stocks de thon rouge dans l'Atlantique Est et la Méditerranée pour l'année 2015
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030649246&dateTexte=&categorieLien=id


MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES, DE LA SANTE ET DES DROITS DES FEMMES

        13 Décret n° 2015-583 du 28 mai 2015 relatif à la procédure de suspension d'activité des centres de santé
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030649331&dateTexte=&categorieLien=id

   MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORET

        18 Décret du 29 mai 2015 relatif à l'annulation de la délibération n° 2015-08 de la chambre d'agriculture de Lot-et-Garonne
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030649386&dateTexte=&categorieLien=id

        19 Arrêté du 28 mai 2015 relatif aux modalités de remboursement de la taxe intérieure de consommation prévue à l'article 265 du code des douanes et de la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel prévue à l'article 266 quinquies du même code
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030649394&dateTexte=&categorieLien=id

JORF n°0122 du 29 mai 2015

2 Arrêté du 28 avril 2015 portant désignation du site Natura 2000 marais salants de Guérande, traicts du Croisic et dunes de Pen-Bron (zone spéciale de conservation)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644154&dateTexte=&categorieLien=id

        3 Arrêté du 30 avril 2015 modifiant l'arrêté du 11 avril 2014 précisant les conditions de débarquement et de transbordement du thon rouge (Thunnus thynnus) et de certains débarquements et transbordements de cabillaud (Gadus morhua), de sole (Solea solea), de merlu (Merluccius merluccius), de hareng (Clupea harengus), de chinchard (Trachurus spp.), de maquereau (Scomber scombrus) ou d'espèces d'eau profonde
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644160&dateTexte=&categorieLien=id

        4 Arrêté du 7 mai 2015 portant désignation du site Natura 2000 vallées du Dessoubre, de la Réverotte et du Doubs (zone spéciale de conservation)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644186&dateTexte=&categorieLien=id

        5 Arrêté du 11 mai 2015 modifiant une série d'arrêtés ministériels pour prendre en compte la nouvelle nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement entrant en vigueur au 1er juin 2015 dans le cadre de la transposition de la directive n° 2012/18/UE du 4 juillet 2012
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644192&dateTexte=&categorieLien=id

        6 Arrêté du 18 mai 2015 modifiant l'arrêté du 31 janvier 2013 relatif à la contribution financière des agences de l'eau à l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644678&dateTexte=&categorieLien=id

        7 Arrêté du 18 mai 2015 portant déclaration d'utilité publique d'un ouvrage de transport d'électricité
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644685&dateTexte=&categorieLien=id

        8 Arrêté du 18 mai 2015 portant désignation du site Natura 2000 Bresse jurassienne (zone de protection spéciale)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644690&dateTexte=&categorieLien=id

        9 Arrêté du 18 mai 2015 portant désignation du site Natura 2000 vallées de la Loue et du Lison (zone de protection spéciale)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644697&dateTexte=&categorieLien=id

        10 Arrêté du 18 mai 2015 portant désignation du site Natura 2000 complexe des sept lacs du Jura (zone de protection spéciale)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644704&dateTexte=&categorieLien=id

        11 Arrêté du 18 mai 2015 modifiant l'arrêté du 5 juillet 2005 portant désignation du site Natura 2000 massif du mont Valier (zone de protection spéciale)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644710&dateTexte=&categorieLien=id

        12 Arrêté du 18 mai 2015 modifiant l'arrêté du 7 mars 2006 portant désignation du site Natura 2000 massif du Bargy (zone de protection spéciale)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644717&dateTexte=&categorieLien=id

        13 Arrêté du 18 mai 2015 modifiant l'arrêté du 6 novembre 2002 modifié portant désignation du site Natura 2000 des basses Corbières (zone de protection spéciale)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644724&dateTexte=&categorieLien=id

        14 Arrêté du 18 mai 2015 modifiant l'arrêté du 25 avril 2006 portant désignation du site Natura 2000 gorges du Tarn et de la Jonte (zone de protection spéciale)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644731&dateTexte=&categorieLien=id

        15 Arrêté du 18 mai 2015 portant extension du périmètre d'agrément d'un organisme pour effectuer le contrôle périodique de certaines catégories d'installations classées soumises à déclaration
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644738&dateTexte=&categorieLien=id

        16 Arrêté du 20 mai 2015 relatif à la mise en œuvre du prélèvement prévu à l'article 32 de la loi de finances pour 2015
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644743&dateTexte=&categorieLien=id

        17 Arrêté du 21 mai 2015 modifiant l'arrêté du 1er août 1986 relatif à divers procédés de chasse, de destruction des animaux nuisibles et à la reprise du gibier vivant dans un but de repeuplement
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644751&dateTexte=&categorieLien=id

        18 Arrêté du 21 mai 2015 portant limitation temporaire des conditions d'utilisation de l'aérodrome de Paris - Issy-les-Moulineaux à l'occasion du Salon international de l'aéronautique et de l'espace
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644760&dateTexte=&categorieLien=id

        19 Arrêté du 21 mai 2015 fixant au titre de l'année 2015 le nombre de postes offerts à l'examen professionnel pour l'accès au grade de technicien supérieur du développement durable
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644785&dateTexte=&categorieLien=id

        20 Décision du 21 mai 2015 portant délégation de signature (direction des ressources humaines)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644787&dateTexte=&categorieLien=id


MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES, DE LA SANTE ET DES DROITS DES FEMMES

        34 Arrêté du 30 avril 2015 fixant la répartition des droits de consommation sur les tabacs affectés à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644928&dateTexte=&categorieLien=id

        35 Arrêté du 30 avril 2015 relatif à l'agrément de certains accords de travail applicables dans les établissements et services du secteur social et médico-social privé à but non lucratif
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644934&dateTexte=&categorieLien=id

        36 Arrêté du 27 mai 2015 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644975&dateTexte=&categorieLien=id

        37 Arrêté du 27 mai 2015 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques agréées à l'usage des collectivités et divers services publics
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644990&dateTexte=&categorieLien=id

        38 Arrêté du 27 mai 2015 autorisant au titre de l'année 2016 l'ouverture d'un examen professionnel pour l'accès au grade d'inspecteur principal de l'action sanitaire et sociale
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030644998&dateTexte=&categorieLien=id

        39 Décision du 22 avril 2015 portant suspension de la mise sur le marché, à titre gratuit ou onéreux, de la distribution, de la fabrication, de la détention en vue de la vente ou de la distribution à titre gratuit, de l'importation, de l'exportation, de la publicité du produit dénommé Artémisia de la société EXSENCE-OGNOPS
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030645000&dateTexte=&categorieLien=id



JORF n°0121 du 28 mai 2015

MINISTERE DE L'ECOLOGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE L'ENERGIE

        1 Arrêté du 19 mai 2015 modifiant l'arrêté du 4 octobre 2010 relatif à la prévention des risques accidentels au sein des installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030642024&dateTexte=&categorieLien=id


  MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES, DE LA SANTE ET DES DROITS DES FEMMES

        19 Arrêté du 18 mai 2015 fixant les tarifs plafonds prévus au deuxième alinéa de l'article L. 314-4 du code de l'action sociale et des familles applicables aux établissements et services mentionnés au a du 5° du I de l'article L. 312-1 du même code
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030642218&dateTexte=&categorieLien=id

        20 Arrêté du 18 mai 2015 portant délégation de signature (direction générale de la cohésion sociale)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030642227&dateTexte=&categorieLien=id

        21 Arrêté du 19 mai 2015 fixant pour l'année 2015 le montant des dotations des régimes obligatoires de base d'assurance maladie au fonds d'intervention régional des agences régionales de santé
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030642234&dateTexte=&categorieLien=id

        22 Arrêté du 22 mai 2015 portant délégation de signature (délégation aux affaires européennes et internationales)
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030642240&dateTexte=&categorieLien=id

        23 Décision du 26 mai 2015 fixant le tarif en euros TTC du forfait électricité pour photothérapie visé à l'article L. 165-1 du code de la sécurité sociale
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030642248&dateTexte=&categorieLien=id


MINISTERE DE L'AGRICULTURE, DE L'AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORET

        25 Arrêté du 18 mai 2015 portant autorisation d'ouverture de la formation conduisant au diplôme d'Etat de paysagiste
        http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030642268&dateTexte=&categorieLien=id

mercredi 27 mai 2015

Transition énergétique : les députés adoptent le projet de loi en seconde lecture

L'Assemblée nationale a adopté le projet de loi de transition énergétique en seconde lecture. La ministre de l'Ecologie a salué un texte qui fait de la France "un pays exemplaire", alors que l'UMP a dénoncé une "trahison" énergétique.


Ce mardi 26 mai 2015, les députés ont adopté en seconde lecture, par 308 voix pour, 217 contre et 56 abstentions, le projet de loi de transition énergétique. Cette seconde lecture a mobilisé les parlementaires pendant huit séances, réparties sur quatre jours depuis le 20 mai dernier. "Par ce vote, vous faites de la France un pays exemplaire" à six mois de la conférence sur le climat de Paris, s'est félicité Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie.
Le texte adopté a été marqué par un vif affrontement autour des grands objectifs inscrits au titre I du projet de loi. L'Assemblée nationale a été intraitable en seconde lecture et a réintroduit les objectifs gouvernementaux que le Sénat avait méthodiquement dénaturés en première lecture. A l'issue de cette seconde lecture devant l'Assemblée nationale, le texte retrouve donc ses principaux objectifs : la promesse présidentielle de François Hollande de réduire la part du nucléaire de 75 à 50% d'ici 2025, le plafonnement de la puissance installée nucléaire à 63,2 gigawatts, un objectif de réduction de 50% de la consommation d'énergie finale entre 2012 et 2050, ou encore les objectifs européens à l'horizon 2030 de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à 1990 et de 32% d'énergie renouvelable.
En revanche, le texte adopté propose un compromis plus équilibré entre les amendements retenus par l'Assemblée et le Sénat. C'est par exemple le cas en matière de rénovation énergétique des bâtiments, d'éolien, d'obligations relatives aux véhicules propres, ou encore sur des thèmes qui font quelque peu figure de cavalier législatif tels que le gaspillage alimentaire.
Quel budget pour assurer la transition ?
Sans surprise, l'UMP a voté contre ce que Julien Aubert a appelé une "loi de trahison énergétique" construite autour de "la décapitation de la filière nucléaire". Selon le député UMP du Vaucluse, le texte est "irréaliste" car le simple respect de l'objectif de réduction de 75 à 50% de la part du nucléaire imposerait la construction de 20.000 éoliennes, la couverture par des panneaux photovoltaïques de 70% des toits français pour un coût de 190 milliards d'euros.
Les élus communistes ont eux aussi voté contre le texte qui signe l'abandon "de la maîtrise publique de l'énergie" et ouvre la voie à un démantèlement du service public. A noter que les députés du Parti de Gauche, qui constituent avec les communistes le groupe "gauche démocrate et républicaine", ont choisi de s'abstenir pour ne pas s'opposer aux grands objectifs affichés par le texte dans la perspective des négociations sur le climat de la fin de l'année.
En revanche, les autres partis de gauche ont voté pour le texte, à l'image du groupe socialiste qui estime que cette loi constitue "un juste milieu" entre la sortie du nucléaire et le tout nucléaire. Le député socialiste de Seine-Maritime, Christophe Bouillon, a par ailleurs estimé que ce texte constitue "une formidable boîte à outils" en vue du verdissement de la France.
Quant aux élus écologises, ils ont aussi voté pour "sans aucun état d'âme", bien que le texte n'aille pas assez loin à leurs yeux. "Tout pas en avant est bon à prendre [même si] la politique des petits pas ne peut suffire", a expliqué Cécile Duflot. Pour la députée EELV de Paris, l'un des principaux intérêts du texte est d'avoir "ébranlé le statu quo nucléariste".
A noter enfin que du côté des abstentionnistes, Bertrand Pancher, pour le groupe UDI, a souligné l'importance du vote du budget pour assurer les moyens nécessaires à l'application de la loi de transition énergétique. "Tous les indicateurs sont au rouges", a-t-il rappelé, citant le Syndicat des énergies renouvelables (SER) qui juge que la France n'atteindra en 2020 que 17% de renouvelables, pour un objectif fixé à 23% depuis 2008.

“ Green bonds : l'absence de critères clairs peut mener les entreprises à faire du greenwashing ”

Les green bonds séduisent de plus en plus les acteurs privés. Mais ces outils n'étant pas clairement définis, il revient aux entreprises de déterminer si les obligations qu'elles émettent sont vertes ou pas. KPMG publie un guide pour les accompagner.

Philippe Arnaud
Associé KPMG, Responsable du département Changement climatique & Développement durable
 
Actu-environnement : Les émissions de green bonds, ou obligations vertes, sont en forte croissance. Quelles sont les perspectives pour l'avenir ?
Philippe Arnaud : En 2015, les green bonds devraient atteindre une centaine de milliards de dollars alors qu'en 2014, 37 milliards de dollars ont été émis. Les émetteurs étaient souvent des acteurs publics, comme la région Ile-de-France, le Massachusetts institute of technology, et des organismes supranationaux (Banque mondiale, Banque européenne d'investissement, Banque asiatique de développement…). Seules quelques entreprises privées ont émis des green bonds. Mais en 2015, un basculement s'opère de la sphère publique à la sphère privée. Beaucoup d'entreprises commencent à en parler et à y réfléchir, alors qu'il y a quelques mois, ce n'était pas le cas.
AE : Pourquoi ce nouvel intérêt pour les green bonds ?
PA : Les entreprises font le choix de diversifier leurs sources d'investisseurs et il y a une forte demande pour tout ce qui est "vert". Les projets environnementaux s'inscrivent également dans le cadre de leur politique de développement durable. Tous les secteurs sont intéressés, de la gestion des déchets aux transports en passant par l'automobile… Jusque là, les émetteurs privés étaient surtout des énergéticiens (EDF, Suez), des banquiers…
AE : Y a-t-il un attrait des investisseurs pour ces obligations vertes ?
PA : Il y a une attente très forte du côté des financeurs. Récemment, un acteur américain a émis à la fois des green bonds et un emprunt classique, aux mêmes conditions. Les premiers ont été sursouscrits, tandis que le deuxième n'a pas été bouclé entièrement. C'est très révélateur de l'ambiance actuelle.
AE : Pourtant, aujourd'hui, il n'y a pas de définition claire de ce qu'est un green bond…
PA : L'absence de définition des green bonds est un vrai problème,qui devra être réglé au cours des prochaines années. Plusieurs standards ont été mis en place, comme Green bonds principles, provenant d'une cinquantaine d'institutions financières, ou le Climate bond standard du Climate bonds initiative. Mais les critères fixés sont assez flous. Puisqu'il n'y a pas de référentiel précis, chaque entreprise indique, en fonction de ses projets, si ce sont des green bonds. Si dans 80% des cas, ces acteurs font les choses sérieusement, dans 20% des cas, il y a des risques que les projets financés ne soient pas verts. L'absence de critères clairs peut mener les entreprises à faire du greenwashing.
AE : KPMG publie un guide pratique à destination des émetteurs. Quels sont vos conseils pour les entreprises qui voudraient lancer des green bonds ?
PA : Nous leur conseillons d'être extrêmement précises sur ce qui va être financé et de faire appel à un tiers indépendant pour attester que les sommes sont bien fléchées vers des projets environnementaux. Il faut également que soient définis des critères de suivi des projets financés et des bénéfices qui en sont tirés.

Quatre fois plus de pollen d'ambroisie en Europe d'ici 2050

Si rien n'est fait pour l'en empêcher, l'ambroisie à feuilles d'armoise, dont le pollen est un puissant allergisant, se répandra en Europe dans les prochaines décennies à la faveur du réchauffement climatique.
D'ici 2050, la concentration moyenne en pollen d'ambroisie pourrait quadrupler en Europe, d'après une étude européenne publiée cette semaine dans Nature Climate Change. Une estimation inquiétante quand on sait que le pollen de cette plante importée d'Amérique du Nord à la fin du XIXe siècle est particulièrement allergisant. A titre d'exemple, dans la région Rhône-Alpes où elle est déjà bien installée, la plante provoque des allergies chez 13% de la population!
Aujourd'hui, la plante répand ses pollens entre fin juillet et début octobre. Elle ne peut pas s'installer dans les régions où les premiers gels sont trop précoces, et profite pleinement de températures chaudes au printemps et en été. Elle aime particulièrement les écarts de température jour/nuit et s'épanouit particulièrement en Hongrie, en Serbie et en Croatie où elle constitue un véritable fléau. Outre la région Rhône-Alpes, on en trouve sur 30% du territoire français, principalement en Bourgogne et en Auvergne

Problème de santé publique

«Avec le réchauffement en cours, elle ne s'épanouira pas simplement entre 43 et 47 degrés de latitude, soit entre Nîmes et Orléans, mais jusqu'à 53 ou 54 degrés au nord (soit jusqu'à Berlin et Hambourg, NDLR)», s'inquiète Robert Vautard, climatologue au CEA qui a participe à l'étude (le CNRS, l'INERIS et le RNSA sont aussi impliqués pour la France). «80 à 90% du territoire français pourrait être concerné. Seules le pourtour méditerranéen très sec et le littoral seront épargnés.» La plante ne supporte en effet pas la sécheresse estivale ou la douceur du climat océanique.
En ligne de mire, un véritable problème de santé publique risque d'émerger si rien n'est fait. Si le réchauffement est responsable des deux tiers de la prolifération, un tiers est lié au transport des graines. «L'ambroisie se développe assez naturellement au bord des routes, des cours d'eau et des voies de chemin de fer, c'est-à-dire des zones idéales pour exporter leurs graines», souligne Robert Vautard. Des campagnes de fauchage ou d'arrachage pourraient peut-être permettre de limiter le développement de cette plante opportuniste. Sans garantie de succès.

Recyclage: La moitié des sites internet de vente d’électroménager sont hors-la-loi

Pas évident de renvoyer son frigo par la poste. Mais les sites internet de vente d’électroménager en ligne ne devraient pas pour autant être exonérés de l’obligation de reprendre les appareils usagés pour les recycler.
Que faire de ses vieux appareils électriques?

Les services payants sont interdits

D’après l’association de défense des consommateurs CLCV, la moitié des distributeurs en ligne ne reprennent pas les vieux appareils lors de l’achat d’appareils neufs du même type. «Près de la moitié des distributeurs auxquels nous avons fait des demandes de reprise n’appliquent pas la loi, explique le chargé de mission de la CLCV, Adrien Tchang-Minh, au Parisien. Au mieux, ils proposent un service payant, ce qui est interdit. Au pire, ils refusent tout net l’échange.»
Une première enquête réalisée en octobre 2013 avait conduit la CLCV à porter plainte contre deux sites, Grosbill et Delamaison. Le jugement devrait être rendu à la rentrée. L’association dénonce maintenant l’inaction de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui «devrait verbaliser ceux qui agissent en dehors des clous», estime Adrien Tchang-Minh.

Mozambique: la moitié des éléphants décimés en cinq ans

Le nombre d’éléphants a été divisé par deux en cinq ans au Mozambique à cause du braconnage pour l’ivoire, selon un comptage de l'ONG américaine Wildlife Conservation Society (WCS).
«Le dernier comptage montre une baisse dramatique de 48% du nombre d’éléphants dans les cinq dernières années, passant de 20.000 à 10.300 éléphants. Cette baisse est due au braconnage effréné qui vise les populations d'éléphants les plus importantes», a affirmé WCS dans un communiqué envoyé mardi à l’AFP.
Menée par WCS pour le compte du gouvernement, le comptage des éléphants a été réalisé par avion sur un échantillon de 10% du territoire, à partir duquel les chiffres ont été extrapolés.
WCS estime également que 95% des éléphants décimés l’ont été dans la partie nord du Mozambique, frontalière avec la Tanzanie, où la population d’éléphants est passée de 15.400 à 6.100 individus.
Sur l'ensemble du continent africain, on estime à 30.000 le nombre d'éléphants illégalement abattus chaque année pour alimenter le commerce d'ivoire, essentiellement à destination de la Chine et d'autres pays d'Asie.
Il reste 470.000 éléphants d'Afrique sauvages, selon un comptage de l'ONG Elephants Without Borders (EWB).

Le Maroc, l'autre «pays du Cèdre», veut protéger ce «trésor national»

Le Maroc possède la principale cédraie du bassin méditerranéen, sur 134.000 hectares, mais l'écosystème des cèdres est menacé par le dérèglement climatique et la pression des hommes, et le pays cherche désormais à protéger ce précieux patrimoine végétal.

Essence noble des forêts marocaines, le «Cedrus atlantica» est peu connu comparé à son cousin libanais, le «Cedrus libani» - même si celui-ci, victime de la déforestation, ne couvre désormais plus que 2.000 hectares au Liban, le «pays du Cèdre».
Au Maroc pourtant, le cèdre est considéré comme un «trésor national», parce qu'il est à la fois atout touristique, gagne-pain des bergers et arbre dont le bois est très prisé des ébénistes. Une demande de classement en «réserve de biosphère» et «patrimoine mondial» est à l'étude.
Près d'Azrou, au cœur du massif du Moyen-Atlas, où sont recensées les plus vastes étendues, le «cèdre Gouraud», 42 m de haut et 900 ans d'âge, symbolise aussi bien la majesté que la fragilité de l'espèce: ce spécimen rare, qui porte le nom d'un officier français du temps du protectorat, est mort sur pied -- mais il continue de fasciner les touristes.
«Ici, c'est la Suisse du Maroc! C'est vraiment très beau», s'enthousiasme Badreddine, un jeune Tunisien en visite à Azrou sur les conseils d'un ami, dans ce lieu où les touristes viennent souvent en famille et pique-niquent aux abords de la cédraie.
Pour autant, depuis les années 1980, le cèdre marocain souffre. Il subit à la fois les effets du climat, dont des périodes de sécheresse entre 1980 et le début des années 2000, et ceux des activités humaines au sens large.
Pour le secrétaire général du Haut-commissariat aux Eaux et Forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD, officiel), Abderrahim Houmy, la «vraie menace» est aujourd'hui le dérèglement climatique.
«Si rien n'est fait, à moyen et long termes, la baisse des précipitations, l'augmentation des températures et les +phénomènes extrêmes+ comme les inondations changeront l'aire de répartition des cèdres», prévient-il.
Déjà, «le déficit hydrique, couplé à la sédentarisation des troupeaux, a donné lieu au dépérissement du cèdre», explique Abderrahim Derrou, directeur du parc national d'Ifrane, créé il y a plus de dix ans pour protéger l'ensemble de l'écosystème et œuvrer au reboisement.
Sédentarisation ? Avec 800.000 ovins, bovins et caprins, la région accueille en effet l'un des plus importants cheptels du pays.

- 'Si la forêt s'en va...' -

Au nom de la préservation des cèdres, une politique associant les populations locales a été mise en place prévoyant la délimitation des zones de pâturages et le versement d'indemnités aux bergers pour leur permettre d'acheter des fourrages en période de disette.
«Si la forêt s'en va, tout partira. Les gens ici ne le savent que trop bien», témoigne auprès de l'AFP un berger d'Aïn Leuh. Ici, «les conditions de vie sont difficiles...»
La cédraie est aussi attaquée indirectement par le singe magot, seul macaque du continent africain à l'état sauvage. Autour du cèdre, de petites échoppes vendent des cacahuètes que des centaines de touristes distribuent à cette autre curiosité de la région, sans réaliser que cette nourriture modifie le régime alimentaire du magot et donc l'écosystème des cèdres.
Autre souci: l'abattage clandestin. Un mètre cube de cèdre peut se vendre jusqu'à 14.000 dirhams (près de 1.300 euros) mais beaucoup moins au marché noir. Les braconniers opèrent généralement de nuit et abattent parfois des arbres centenaires pour ne prélever au final que quelques mètres, afin de faciliter leur fuite.
Armé de sa tronçonneuse, Miloud Bouyekhf assure, lui, ne couper que les arbres marqués par les «Eaux et Forêts», dont l'exploitation est strictement encadrée.
Tendre et parfumé, «ce bois, c'est de l'or», dit-il. «Quand on travaille dans le respect de la loi, même la sciure est récupérée et réutilisée», notamment dans les pépinières.
Abderrahim Houmy, le secrétaire général du HCEFLCD, se veut plutôt rassurant. «Les coupes irrégulières ne représentent que 10 hectares» de cèdres, sur les quelque 130.000 ha du pays, dit-il.
Il n'empêche. Les pouvoirs publics disent avoir engagé la lutte contre l'abattage clandestin. Début mai, un forestier a trouvé la mort dans un accident de la route, lors d'une course-poursuite en pleine forêt avec des braconniers, près d'Aïn Leuh.

Que mangerons-nous demain? Les cinq réponses de l’Exposition universelle

Curry wurst, pad thai ou bagel ? Les 145 pays présents à l’Exposition universelle ont envoyé leurs meilleures spécialités à Milan, mais il ne faudra pas se contenter de ripailler pendant six mois : pour cette Expo 2015, le monde doit se creuser les méninges sur le thème « Nourrir la planète, énergie pour la vie », soit comment alimenter plus de 9 milliards d’humains en 2050 alors qu’aujourd’hui déjà près d’un milliard ne mangent pas à leur faim.
L’équation est d’autant plus complexe que si la démographie est galopante, la taille de la planète reste la même : comment augmenter de 60 % la production alimentaire mondiale d’ici à 2050, sachant que seulement 10 % de la surface du globe est cultivable… et qu’il vaudrait mieux éviter d’accélérer les émissions de gaz à effet de serre, dont un quart est dû à l’agriculture ? 20 Minutes s’est rendu à Milan pour voir où en sont les réflexions.

Solution n°1 : Produire plus, plus, plus

La solution la plus simple serait de produire toujours plus : le Brésil table ainsi sur sa capacité à couvrir 40 % de la demande alimentaire mondiale en 2020 en exploitant les quelque 10 % de son territoire encore disponibles pour l’agriculture et l’élevage. La forêt amazonienne tremble. Peu de pays assument le choix de l’agriculture intensive, notamment à cause de ses impacts sur le climat et des méfaits des engrais chimiques et pesticides sur la santé humaine.

Solution n°2 : Produire autrement

Par exemple, avec les systèmes aquaponiques, qui intéressent beaucoup les pays pauvres en eau. Ces cultures sont un genre de «gagnant-gagnant» agricole et piscicole qui consiste à faire pousser des plantes grâce aux nitrates déféqués par les poissons. Elles seraient jusqu’à six fois plus productives que les cultures au sol et utilisent 90 % d’eau en moins.
Un système aquaponique, sur le pavillon de la Belgique.
Le poisson et les légumes, c’est bien pour les végétariens. Mais les Chinois, eux, c’est de la viande qu’ils veulent : leur consommation est passée de 20 kilos par an et par personne en 1980 à 50 kilos en 2007, a chiffré la FAO. Le problème, c’est qu’avant d’être un steak, un animal ça mange, ça boit, ça pète aussi parfois, et tout ça n’est pas très bon pour l’environnement.
Pour être écolo, faut-il être végétarien ?
Pourquoi ne pas faire pousser de la viande in-vitro, comme l’a déjà fait un laboratoire néerlandais ? Jean-François Hoquette, directeur de recherches à l’Inra, n’y croit pas. « La viande in-vitro émettrait beaucoup moins de CO2 que l’élevage, selon les premiers bilans carbone qui ont été réalisés, mais les hypothèses qu’ils utilisent sont très discutables. D’autre part, la viande in-vitro ne nourrira pas l’humanité, car si elle se développait, elle serait aux mains de firmes qui la feraient payer cher. »
« Frankenburger », le premier steak synthétique dégusté à Londres, avait un goût « assez intense »

Solution n°3 : Manger autre chose

Trouvons alors d’autres protéines à manger. Des algues et des insectes, par exemple. Les premières ont la capacité de pousser très rapidement, les seconds de ne pas avoir besoin de grand-chose pour grandir : produire une livre de criquets nécessite 3.000 fois moins d’eau et 10 fois moins de surface que pour le même poids de bœuf. La Belgique se targue d’avoir déjà commencé à commercialiser plusieurs espèces d’insectes, dont le Locusta migratoria (un criquet), le Zophobas astratus (un scarabée) ou le Bombyx mori, le papa du ver à soie.
Les insectes, une nourriture d’avenir pas sans risque pour la santé
La Belgique, décidément visionnaire, a aussi une idée originale : mangeons les plantes sauvages. « L’homme mange seulement 200 espèces de plantes, alors que 50.000 sont comestibles », chiffrent les Belges. Une petite salade d’orties, de pissenlits ou de poireau sauvage pour accompagner votre tartare de criquet ?
Insectes, algues, tofu… Qu’allons-nous manger demain ?

Solution n°4 : La science, avec ou sans conscience

Nombre de pays mettent en avant les progrès scientifiques qui pourraient ici permettre de désaliniser l’eau de mer pour cultiver en plein désert (au Qatar), ailleurs de développer de nouvelles semences plus productives et moins gourmandes en eau (en Israël) ou de créer de nouvelles variétés de riz hybride (Chine). Mais personne n’ose prononcer le mot « OGM », qui semble tabou à l’Exposition universelle.

Solution n°5 : Un problème ? Quel problème ?

Et si finalement, il n’y avait pas de souci à se faire ? « Ceux qui utilisent les deux chiffres magiques, 2050 et 9 milliards d’humains, sont les groupes agroalimentaires, qui prennent leur revanche après avoir été accusés de tous les maux, et les agriculteurs, qui veulent produire plus et qu’on arrête de les embêter avec l’environnement », n’hésite pas à dire Nicolas Bricas, socio-économiste au Cirad.
Pour beaucoup de chercheurs, les tensions sur l’alimentation mondiale trouveraient plutôt leur solution dans un meilleur partage des ressources, en luttant contre le gaspillage et en se défaisant de la peur que le monde entier veuille consommer trois hamburgers par jour. « Croire que l’alimentation mondiale va s’occidentaliser, c’est croire que l’Occident va continuer à dominer le monde », lance François Attali, directeur marketing d’une grande coopérative laitière française. Un bon sujet pour la prochaine exposition universelle.

Nouveau feu vert de l'Assemblée nationale à la transition énergétique

Restauré dans son schéma initial, le projet de loi sur la transition énergétique porté par Ségolène Royal et cher aux écologistes a obtenu mardi un deuxième feu vert de l'Assemblée nationale.
Adopté par 308 voix contre 217, et 31 abstentions -résultat proche de la première lecture-, ce texte, preuve de «respect de la planète» et «chance pour sortir de la crise», va contribuer à «faire de la France un pays exemplaire» à l'approche de la conférence sur le climat à Paris en décembre, s'est félicité la ministre de l’Écologie Ségolène Royal dans l'hémicycle.
A gauche, tous les groupes, sauf le Front de Gauche abstentionniste, ont voté pour ce texte, qui traduit notamment la promesse de François Hollande de réduire de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production électrique à l'horizon 2025. Dans les rangs socialistes, quatre ont voté contre, principalement les élus chevènementistes, en désaccord sur le nucléaire; et deux ont opté pour l'abstention, notamment l'ex-ministre de l’Écologie Delphine Batho.
Qualifié de «texte de réchauffement politique avec les écolos» par le porte-parole des députés socialistes Hugues Fourage, ce projet de loi a été raillé par l'UMP comme une illustration des «noces des écologistes avec les socialistes en prévision du prochain remaniement gouvernemental».
Texte «historique», s'est félicité avant même le vote l'écologiste Denis Baupin, soulignant que «le pays le plus nucléarisé au monde, la France, va décider de réduire d'un tiers son parc nucléaire».
Plus mesurée, Cécile Duflot a assuré dans l'hémicycle du plein soutien des écologistes, mais a plaidé pour que «le pays passe à la vitesse supérieure» et aille au «100% renouvelable».

- La méthode Royal -

Outre une centaine de mesures «touchant la vie quotidienne», les radicaux de gauche ont apprécié la «méthode» Royal, qui n'a cessé d'insister sur la «co-construction» notamment avec les parlementaires.
Tous contre en première lecture, les députés du Front de Gauche ont penché pour l'abstention, vu «quelques avancées» et «l'importance des objectifs affichés», même si leur chef de file André Chassaigne a déploré un «dépeçage de la production énergétique dans le pays».
A droite, l'UMP, vent debout contre les dispositions sur le nucléaire et «un décalque approximatif du modèle allemand» fatal à une filière française, a voté quasi «unanimement contre» un texte de «trahison énergétique» et aux objectifs «irréalistes», a lancé Julien Aubert.
L'UDI a un peu durci sa position par rapport à la première lecture, avec moins d'abstentions (16 au lieu de 25) et plus de contre (12 contre 5). «Très très petit texte», avec «quelques avancées» et «des objectifs souhaitables» mais «flou le plus total» sur le financement, a justifié Bertrand Pancher.
Alors que le Sénat, majoritairement à droite, avait tenté d'en amoindrir les objectifs, notamment sur le poids du nucléaire dans le mix énergétique français, l'Assemblée a rétabli le texte dans une version très similaire à la version de la première lecture.
Outre sur les grands objectifs de production et de consommation d'énergie, les députés sont aussi revenus pour l'essentiel à la version originelle du texte par exemple pour développer l'éolien.
Le projet de loi prévoit aussi de remplacer les sacs plastiques non écologiques, d'accroître le développement des véhicules propres, de rendre obligatoire la rénovation énergétique pour les bâtiments privés résidentiels d'ici 2025, d'installer des compteurs «intelligents» pour maîtriser la consommation électrique ou d'interdire les coupures d'eau en cas d'impayés.
Dans les nouveautés introduites par le gouvernement en nouvelle lecture figurent notamment des quotas obligatoires de bus à faibles émissions à compter de 2020.
Et l'Assemblée, unanime, a ajouté des mesures contre le gaspillage alimentaire destinées à empêcher les grandes surfaces de jeter de la nourriture et de rendre leurs invendus impropres à la consommation, par exemple en les javellisant.
Ces dispositions, dont plusieurs parlementaires revendiquent la paternité, ont été portées notamment par l'ancien ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot, proche de Ségolène Royal et auteur d'un récent rapport sur le sujet.
Le projet de loi va désormais repartir devant les sénateurs, avant son adoption définitive par les députés, qui ont le dernier mot, avant la trêve estivale ou la rentrée.

Etonnants voyageurs: en Alaska, les peuples premiers face à la tentation du pétrole

Concilier l'inconciliable, entre la préservation d'un mode de vie ancestral et les mirages d'une «modernité» promise par l'exploitation du pétrole: tel est le dilemme qu'affrontent des peuples premiers, comme les Inupiat, en Alaska.
«L'exploitation du pétrole depuis plusieurs décennies et son extension sont-elles une menace pour leur mode de vie ou une promesse de développement? Telle est leur interrogation», résument Zoé Lamazou et Victor Gurrey, qui viennent de publier un passionnant travail journalistique illustré, «Une saison de chasse en Alaska», aux éditions Paulsen. Un travail présenté dans le cadre du festival Etonnants voyageurs à Saint-Malo.
Trois mois en Alaska pour voir ces communautés qui n'ont rien demandé, auxquelles leur quotidien convenait parfaitement et que «le capitalisme est venu bousculer». Un phénomène général au-delà du cercle polaire, quel que soit l'Etat - y compris en Russie - mais aussi une problématique mondiale, qu'il s'agisse de l'Amazonie ou de l'Afrique, pour la quête des minerais rares ou des terres arables.
Dans un premier temps, les deux enquêteurs - Zoé Lamazou à la plume et Victor Gurrey au pinceau - se sont rendus à Prudhoe Bay, tout au nord de l'Alaska, «dans le cœur de la bête», au camp des «pétroliers», «une espèce de paquebot de luxe au milieu de la glace», pour observer un univers en vase clos, hors du monde, où la vie, malgré la distance, est identique à ce qu'on vit dans le reste des Etats-Unis.
L'Alaska, dont le budget provient à 90% du pétrole, fournit environ 17% de la production pétrolière des Etats-Unis mais dispose encore d'énormes réserves.
Deuxième étape: Zoé Lamazou et Victor Gurrey sont partis partager la vie des Inupiat, à Point Hope, 10.000 habitants répartis sur huit villages, non loin du détroit de Bering. Une terre habitée depuis plus de deux millénaires, mais «deux mondes qui s'ignorent» et une communauté méprisée par les habitants de Prudhoe Bay: «chez eux, y a pas de route et ça pue», entend-on là-haut.
- 'Ce sont des riches pauvres' -

A Point Hope, chez les Inupiat, le pouvoir est désormais «partagé entre plusieurs entités», ce qui «entraîne une fragilisation des communautés autochtones autrefois très soudées».
Au printemps, c'est aussi la chasse à la baleine, «très encadrée par la communauté». «Observer cette chasse, c'est observer comment la culture est ancrée dans ces communautés mais aussi comment, dans le même temps, tous les verrous sont en train de sauter», constate Zoé Lamazou.
Car les habitants «sont écartelés», témoigne Victor Gurrey, entre une «élite détentrice d'un petit pouvoir» et le reste de la population.
Une communauté où «certains touchent jusqu'à 15.000 dollars de rente par an» du pétrole, mais où, faute de banque, l'argent s'envole en plaisirs immédiats ou en objets de consommation, superflus. «Ce sont des riches pauvres», renchérit Zoé Lamazou. «Il sont en train de perdre leur langue. Avec leur argent, ils ont construit des écoles mais les enseignants sont des Blancs venus se faire en Alaska une prime d'éloignement (...) Le village est riche mais il n'y a pas de médecin».
Des populations en danger d'acculturation, happées par l'alcool, la drogue, le jeu, où on croise «des gamins obèses qui n'ont plus de dents à six ans à cause des boissons sucrées». «Le dernier assaut de la colonisation», commente Victor Gurrey.
Au-delà des questions environnementales, aucune indulgence à attendre du système, même au plan économique. «C'est la ségrégation à l'envers. Les compagnies pétrolières exigent +pas d'alcool, pas de drogue+ sur les chantiers. Donc, les Inupiat ne peuvent plus y travailler, sauf sur les quelques chantiers appartenant à leur communauté».
Les deux journalistes partagent le même constat: «un territoire extrêmement traumatisé par la présence des compagnies pétrolières».
«Une saison de chasse en Alaska», Zoé Lamazou et Vincent Gurrey, éditions Paulsen, 300 pages, 29 euros.