Si les puissances nucléaires et hydraulique installées
sont restées stables entre 2002 et 2012, les filières renouvelables, en
revanche ont tiré la croissance du potentiel de puissance énergétique,
selon une analyse des données du Commissariat général au développement durable.
Ainsi, la puissance éolienne installée a progressé de 6.826 MW entre
2005 et 2012 (pour atteindre 7.517 MW) et celle du solaire
photovoltaïque de 3.686 MW entre 2009 et 2012 (pour atteindre 3.939 MW),
selon le document. "Depuis 2011, les filières renouvelables
électriques françaises sont sur des rythmes décroissants qui font perdre
un temps précieux au pays sur ses objectifs 2020", indiquait toutefois en février de cette année, Observ'ER.
Toujours aucun parc éolien en Alsace et en Aquitaine
Concernant l'éolien, la progression constatée par le CGDD est à mettre en perspective avec l'objectif de la programmation pluriannuelle des investissements qui visait en 2006 une mise en service de moyens de production à hauteur de 13.500 MW d'ici 2010 (dont 12.500 MW sur terre et 1.000 MW en mer) et 17.000 MW en 2015 (dont 13.000 MW sur terre et 4.000 MW en mer). Deux régions tirent toutefois leur épingle du jeu : la Champagne-Ardenne et la Picardie. Elles sont passées de 50 MW à respectivement 1.119 MW et 1.033 MW de 2005 à 2012, pour devenir les deux plus gros parcs français. La Champagne Ardenne, la Picardie, la Bretagne, la Lorraine et le Centre-Val de Loire représentaient alors 57% des puissances éoliennes installées.
A l'inverse, l'Alsace et l'Aquitaine se distinguaient comme les seules régions qui n'ont aucun parc éolien. Cette situation reste toujours d'actualité en 2015. Le schéma régional éolien (SRE) d'Aquitaine a notamment été annulé par le tribunal administratif de Bordeaux, le 12 février dernier. "Le parc pourra être largement développé à l'avenir, puisque de nombreuses régions disposent d'un potentiel théorique encore largement valorisable", constate le CGDD. Une analyse de France énergie éolienne (FEE) pointait toutefois en 2013 que les schémas régionaux étaient ambitieux mais irréalisables. Après trois ans de baisse, 2014 apparaît néanmoins comme une année encourageante. Autre élément positif pour la filière, contrairement aux autres EnR, elle échappe aux lignes directrices de l'Union européenne (UE) en matière de soutien, en vigueur dès janvier 2016. Le tarif d'achat en vigueur depuis mars 2014 pour l'éolien terrestre restera en effet encore valable 10 ans. Des dispositions du projet de loi de transition énergétique pourraient également venir conforter la filière éolienne.
PV : six régions concentrent 60% des puissances installées
Près de 60% des puissances installées pour le solaire photovoltaïque se concentrent dans six régions parmi les plus ensoleillées : Paca, Midi-Pyrénées, Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Pays de la Loire et Rhône-Alpes. "Cependant, toutes les régions, indépendamment de leur ensoleillement, se sont équipées dans des proportions variables : 29,5 MW en Picardie, 204,3 MW en Lorraine par exemple", pointe le CGDD. Le mécanisme d'obligation d'achat de l'électricité produite a contribué à soutenir le développement de la filière. La réduction des tarifs d'achats garantis, le moratoire ont toutefois freiné leur développement. Néanmoins 2014 marque également un rebond pour le solaire. Des mesures annoncées par le gouvernement, comme la réévaluation du tarif d'achat T4 pourraient contribuer à rassurer le secteur.
L'Ile-de-France, championne du chauffage urbain
Pour ce qui concerne le chauffage urbain, sa croissance a été de 82% en douze ans pour atteindre une puissance installée totale de 34.370 MW. "L'essentiel de la croissance est soutenu par l'Ile-de-France dont les puissances triplent et qui représente à elle seule 76% des installations totales", note le CGDD. Rhône-Alpes se positionnait comme la deuxième région productrice avec 6% des installations totales (soit 2.069 MW en 2012).
"Si l'inégale répartition régionale de la production d'électricité entraîne un décalage entre production et consommation régionale, l'essor de la production des trois filières électriques renouvelables hors hydraulique fournit une possibilité de développement pour de nombreuses régions qui étaient jusqu'à présent à l'écart des circuits de production classiques, souligne le CGDD. Toutefois, la politique énergétique en région ne vise pas l'autonomie régionale mais la promotion d'énergie locale grâce aux énergies renouvelables, alliée à une meilleure maîtrise des consommations".
La valorisation de la petite hydraulique en question
Dans son analyse, le CGDD pointe que comme la filière nucléaire, le parc hydraulique demeure quasi stable entre 2005 et 2012 à l'échelle nationale (+ 0,4%). Quatre régions représentent 78% des puissances installées en France : Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) et Alsace. Un rapport du ministère de l'Ecologie estimait quant à lui en 2013 que 2.750 mégawatts (MW) de puissance hydroélectrique pourraient être ajoutés (création de nouveaux sites ou d'équipement de seuils existants), pour une production annuelle de l'ordre de 10 térawattheures. "Les objectifs inscrits dans le plan national d'action en faveur des énergies renouvelables français, (…), prévoient une augmentation très modérée, qui sera à l'avenir principalement le fait de la valorisation de la petite hydraulique", considère, dans son analyse, le CGDD. La révision du classement de ses cours d'eau avait provoqué toutefois l'inquiétude, quant à leur potentiel de développement, de petits producteurs regroupés au sein du syndicat France Hydroélectricité. La déclaration de Ségolène Royal à l'occasion de l'examen du projet de loi sur la transition énergétique au Sénat pourrait les rassurer : selon elle, des appels d'offres pour les petits projets hydroélectriques "seront bientôt publiés", au grand dam des associations de protection de la nature.
Dorothée Laperche, journalisteToujours aucun parc éolien en Alsace et en Aquitaine
Concernant l'éolien, la progression constatée par le CGDD est à mettre en perspective avec l'objectif de la programmation pluriannuelle des investissements qui visait en 2006 une mise en service de moyens de production à hauteur de 13.500 MW d'ici 2010 (dont 12.500 MW sur terre et 1.000 MW en mer) et 17.000 MW en 2015 (dont 13.000 MW sur terre et 4.000 MW en mer). Deux régions tirent toutefois leur épingle du jeu : la Champagne-Ardenne et la Picardie. Elles sont passées de 50 MW à respectivement 1.119 MW et 1.033 MW de 2005 à 2012, pour devenir les deux plus gros parcs français. La Champagne Ardenne, la Picardie, la Bretagne, la Lorraine et le Centre-Val de Loire représentaient alors 57% des puissances éoliennes installées.
A l'inverse, l'Alsace et l'Aquitaine se distinguaient comme les seules régions qui n'ont aucun parc éolien. Cette situation reste toujours d'actualité en 2015. Le schéma régional éolien (SRE) d'Aquitaine a notamment été annulé par le tribunal administratif de Bordeaux, le 12 février dernier. "Le parc pourra être largement développé à l'avenir, puisque de nombreuses régions disposent d'un potentiel théorique encore largement valorisable", constate le CGDD. Une analyse de France énergie éolienne (FEE) pointait toutefois en 2013 que les schémas régionaux étaient ambitieux mais irréalisables. Après trois ans de baisse, 2014 apparaît néanmoins comme une année encourageante. Autre élément positif pour la filière, contrairement aux autres EnR, elle échappe aux lignes directrices de l'Union européenne (UE) en matière de soutien, en vigueur dès janvier 2016. Le tarif d'achat en vigueur depuis mars 2014 pour l'éolien terrestre restera en effet encore valable 10 ans. Des dispositions du projet de loi de transition énergétique pourraient également venir conforter la filière éolienne.
PV : six régions concentrent 60% des puissances installées
Près de 60% des puissances installées pour le solaire photovoltaïque se concentrent dans six régions parmi les plus ensoleillées : Paca, Midi-Pyrénées, Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Pays de la Loire et Rhône-Alpes. "Cependant, toutes les régions, indépendamment de leur ensoleillement, se sont équipées dans des proportions variables : 29,5 MW en Picardie, 204,3 MW en Lorraine par exemple", pointe le CGDD. Le mécanisme d'obligation d'achat de l'électricité produite a contribué à soutenir le développement de la filière. La réduction des tarifs d'achats garantis, le moratoire ont toutefois freiné leur développement. Néanmoins 2014 marque également un rebond pour le solaire. Des mesures annoncées par le gouvernement, comme la réévaluation du tarif d'achat T4 pourraient contribuer à rassurer le secteur.
L'Ile-de-France, championne du chauffage urbain
Pour ce qui concerne le chauffage urbain, sa croissance a été de 82% en douze ans pour atteindre une puissance installée totale de 34.370 MW. "L'essentiel de la croissance est soutenu par l'Ile-de-France dont les puissances triplent et qui représente à elle seule 76% des installations totales", note le CGDD. Rhône-Alpes se positionnait comme la deuxième région productrice avec 6% des installations totales (soit 2.069 MW en 2012).
"Si l'inégale répartition régionale de la production d'électricité entraîne un décalage entre production et consommation régionale, l'essor de la production des trois filières électriques renouvelables hors hydraulique fournit une possibilité de développement pour de nombreuses régions qui étaient jusqu'à présent à l'écart des circuits de production classiques, souligne le CGDD. Toutefois, la politique énergétique en région ne vise pas l'autonomie régionale mais la promotion d'énergie locale grâce aux énergies renouvelables, alliée à une meilleure maîtrise des consommations".
La valorisation de la petite hydraulique en question
Dans son analyse, le CGDD pointe que comme la filière nucléaire, le parc hydraulique demeure quasi stable entre 2005 et 2012 à l'échelle nationale (+ 0,4%). Quatre régions représentent 78% des puissances installées en France : Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) et Alsace. Un rapport du ministère de l'Ecologie estimait quant à lui en 2013 que 2.750 mégawatts (MW) de puissance hydroélectrique pourraient être ajoutés (création de nouveaux sites ou d'équipement de seuils existants), pour une production annuelle de l'ordre de 10 térawattheures. "Les objectifs inscrits dans le plan national d'action en faveur des énergies renouvelables français, (…), prévoient une augmentation très modérée, qui sera à l'avenir principalement le fait de la valorisation de la petite hydraulique", considère, dans son analyse, le CGDD. La révision du classement de ses cours d'eau avait provoqué toutefois l'inquiétude, quant à leur potentiel de développement, de petits producteurs regroupés au sein du syndicat France Hydroélectricité. La déclaration de Ségolène Royal à l'occasion de l'examen du projet de loi sur la transition énergétique au Sénat pourrait les rassurer : selon elle, des appels d'offres pour les petits projets hydroélectriques "seront bientôt publiés", au grand dam des associations de protection de la nature.
Rédactrice spécialisée
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