Antoine Frérot, PDG de Veolia, s'est dit mardi favorable à la mise en
place d'une «redevance» carbone dans l'Union européenne,
potentiellement associée à une taxe à ses frontières, afin d'encourager
les réductions d'émissions de gaz à effet de serre.
«Il faut
donner un coût au carbone et le faire selon le principe du
pollueur-payeur et réciproquement, c'est-à-dire que celui qui pollue
paye, cet argent est collecté de manière efficace et il est redistribué
sous forme d'aide, de subvention, à ceux qui investissent pour
dépolluer», a affirmé le PDG du spécialiste de la gestion de l'eau, des
déchets et de l'énergie, lors d'une rencontre avec la presse.
«Cela
pourrait être un projet de l'UE d'instaurer un tel système», a-t-il
ajouté, précisant que le prix du carbone devrait «atteindre 30 à 40
euros» pour inciter à la réduction des émissions.
«Ce principe a
été mis en œuvre il y a presque 50 ans dans le domaine de l'eau, en
France et dans d'autres pays, et il a fait ses preuves», a-t-il plaidé,
même s'il a reconnu qu'obtenir l'accord de tous les pays de l'UE pour
mettre en place un tel mécanisme commun sera «difficile».
Mais
pour Antoine Frérot, ce système de redevance - et non de taxe,
insiste-t-il - a l'avantage d'être plus facile à mettre en place qu'un
marché du carbone.
Et pour répondre aux critiques sur le risque de
pénalisation de la compétitivité des entreprises européennes, le PDG de
Veolia penche pour la mise en place d'une «barrière douanière aux
frontières de l'Union, basée sur les émissions de gaz à effet de serre
et qui taxerait les produits qui rentrent dans ce marché important».
L'Europe
a mis en place un système d'échange de quotas d'émission de CO2, mais
il s'est révélé inefficace avec un excédent de quotas depuis la crise et
un effondrement du prix du carbone.
Veolia, dont le cœur de
l'activité est la gestion de l'eau et des déchets et les services
énergétiques, pourrait aussi tirer profit d'un tel système de redevance.
En 2014, le groupe a réalisé 10% de son chiffre d'affaires dans
l'économie circulaire, qui permet de réduire l'exploitation de matières
premières, généralement très émissive de CO2.
A sept mois de la
conférence internationale sur le climat de Paris, les acteurs
économiques multiplient les initiatives pour faire connaître leurs
positions et leurs solutions technologiques pour réduire le
réchauffement climatique.
Un «Climate & business summit» se
tiendra la semaine prochaine à Paris en présence de nombreuses grandes
entreprises venues du monde entier. «Au moins pour l'ensemble des
grandes entreprises européennes un consensus relativement ambitieux est
atteignable», a estimé M. Frérot.
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