Le centre soulève régulièrement de vives contestations chez les défenseurs de la cause animale et les opposants aux méthodes d’expérimentations médicales sur les animaux.
Une extension contestée
Depuis l’annonce de l’extension du centre qui doublerait sa capacité d’accueil des singes, passant de 800 à 1600 (630 actuellement), le centre de primatologie s’est attiré une fois encore les foudres des militants, dont certains ont entamé une grève de la faim.« Nous demandons dans l’immédiat que le préfet revienne sur sa décision d’autorisation de l’extension. Ils font essentiellement du commerce, un singe est vendu 5.000 euros pour des laboratoires qui font de la vivisection. Nous prônons les méthodes de recherches médicales alternatives. Les études comportementales sont un prétexte. L’éthologie, dans ces conditions est impossible. Cela doit se faire en milieu naturel », reproche Christophe Lepretre, président de l’association Animavie, en grève de la faim depuis 15 jours.
« Les cages sont minuscules et le domaine ne dépasse pas les deux hectares, il suffit de faire le tour de la clôture pour s’en rendre compte. Ce n’est que pour le commerce », assure-t-il.
Des reproches que réfute catégoriquement le centre de primatologie, dédié à l’étude comportementale des primates et à la formation d’étudiants et de professionnels destinés à la recherche, aux soins ou à la protection des singes. «La « vente » de certains singes à des laboratoires européens de recherches scientifiques permet de participer au financement du centre», expliquent ses responsables.
Le domaine qui s’étend sur sept hectares, avec huit parcs en semi-liberté s’étalant sur 200 à 500 mètres carrés chacun, répond à toutes les contraintes et contrôles européens de protections des animaux, selon la vétérinaire du centre.
La vente des singes en question
« Il n’y pas d’études médicales ni chirurgicales sur les primates. Ici, on observe leur comportement en groupe et leurs interactions sociales, détaille la vétérinaire. Les singes sont prélevés dans des fermes d’élevages comme l’exige la loi. Quand ils arrivent, ils sont mis en quarantaine de quatre à six semaines, dans une volière petite. Puis ils passent dans une volière plus grande. Elles sont toutes aux normes européennes. L'extension est en fait un réaménagement des volières pour que les animaux accueillis aient plus de place. Ce n’est pas parce que nous doublons la capacité d’accueil que nous aurons deux fois plus de singes. »Le centre assure ne pas faire de négoce de singes : « 5.000 euros, ce n’est pas le prix de vente mais c’est un coût de revient de la recherche pour l’animal avec son hébergement, les analyses, la nourriture, les soins… La recherche animale en semi-liberté est complémentaire de celles qui sont faites en milieux naturels. Le centre n’a pas vocation à faire du négoce d’animaux, explique la vétérinaire. »
Les contrôles
Autre point de discorde, les contrôles. « Nous souhaitons qu’une commission de contrôle totalement indépendante puisse inspecter tous les installations car nous sommes certain qu’il y a de nombreuses irrégularités. Cela nous a toujours été refusé. A terme, nous demandons la fermeture complète de ce centre », explique Christophe Lepretre.« Nous n’avons pas eu de demande directe des associations. Ce lieu ne peut pas être ouvert au public car c’est un lieu de recherche et le sujet est sensible. Et surtout nous répondons à toutes les normes très strictes de contrôles, de protection des animaux, d’hébergement, de recherches » rétorque la vétérinaire.
En attendant, Christophe Lepretre, rejoint par six autres défenseurs des droits des animaux, compte bien continuer sa lutte. Soutenus par de nombreuses associations, les militants appellent à un rassemblement dimanche à 14h place Kléber, au centre de Strasbourg.
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