Trois stations de prélèvement d'air situées près de sites nucléaires
dans le Finistère, le Cher et en Côte-d'Or ont été incendiées entre
dimanche matin et lundi matin, a confirmé mardi à l'AFP l'IRSN,
l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, propriétaire de
ces matériels.
«Ce sont des actes de malveillance car le feu a
pris par le bas», a estimé Jérôme Joly, directeur général adjoint de
l'IRSN, en charge de la radioprotection. Dans l'une des trois stations,
un «système de mise à feu très rudimentaire» a été retrouvé, a-t-il
précisé.
Ces trois préleveurs d'air servent à analyser la radioactivité ambiante.
«En
l'état, des constatations sont menées pour voir si ces faits pourraient
être liés les uns aux autres. A ce stade, il n'y a eu aucune
revendication», a indiqué de son côté une source proche du dossier.
Trois enquêtes ont été ouvertes, a-t-elle ajouté.
La radio RTL a
révélé mardi que «trois incendies criminels» étaient intervenus sur des
stations de prélèvement d'air proches de Brennilis (Finistère),
Neuvy-sur-Loire (Nièvre) et Salives (Côte-d'Or), ajoutant que «pour
l'heure, les gendarmes ont retenu la piste d'une action coordonnée».
L'énergéticien
français EDF a confirmé à l'AFP l'incendie de matériels de prélèvement
de l'air atmosphérique de deux stations situées «à proximité des sites
nucléaires de Brennilis et Belleville-sur-Loire» (commune du Cher située
juste en face de Neuvy-sur-Loire).
Ces deux stations de
prélèvement «sont détruites», a indiqué M. Joly, qui «déplore ce genre
d'acte qui limite la qualité de surveillance des exploitants
nucléaires».
Une troisième station, située près du site de
nucléaire militaire de Valduc (commune de Salives) appartenant au CEA
(Commissariat à l'énergie atomique) «a fait l'objet d'un départ de feu
mais la tentative d'incendie a finalement échoué», a souligné M. Joly.
C'est là que le système de mise à feu a été retrouvé. «Le préleveur
d'air est toujours opérationnel», a-t-il ajouté.
Comme c'est le
cas pour tous les incidents se déroulant à proximité de ses sites, EDF
en a informé les pouvoirs publics et l'Autorité de sûreté nucléaire
(ASN) et dans les deux cas, «des enquêtes sont en cours», a précisé un
porte-parole du groupe.
Les sinistres se sont produits «dans la
nuit de dimanche à lundi» pour le site proche (environ 1,5 kilomètre) de
la centrale nucléaire de Brennilis - à l'arrêt depuis 1985 et en cours
de démantèlement - et «lundi tôt dans la matinée» pour celui des
environs de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher), a
précisé EDF.
Les préleveurs d'air de l'IRSN, qui sont installés
sur des sites appartenant aux exploitants, pompent de l'air sur un
filtre qui est relevé tous les jours. Il est ensuite envoyé à un
laboratoire de l'IRSN qui se charge de l'analyser.
«C'est la
première fois que ce type de dégradation intervient sur des préleveurs
d'air à ma connaissance», a souligné M. Joly, jugeant «stupide de
s'attaquer à des moyens de surveillance».
Deux des stations étant
détruites, «on va perdre une indépendance de la surveillance pendant
quelque temps», le temps de les remplacer, a-t-il relevé.
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