Inondations, cyclones, sécheresses… Ces dernières années, on a vu les événements climatiques extrêmes se multiplier, avec des impacts de plus en plus dévastateurs. En parallèle, le réchauffement climatique impacte notre quotidien : selon l’Agence Américaine Océanique et Atmosphérique, 2014 est l’année la plus chaude depuis 1880, et 9 et 10 années les plus chaudes depuis 1880 sont au 21ème siècle.
Les cultures évoluent fortement, le moustique et le frelon fréquentent des zones de plus en plus septentrionales. Toutes les activités humaines sont touchées : agriculture et alimentation, logement, transport.
Un sujet écologique ? Non, politique, économique, social…
Cette situation de plus en plus critique nécessite une réponse à la hauteur des enjeux. En décembre 2015, la France accueillera ParisClimat2015, la 21ème conférence internationale sur le climat. Il s’agit de trouver une feuille de route et des règles de coordination mondiale pour les 5 années à venir, mais aussi à horizon 2050.Depuis l’échec de Copenhague, en 2009, les Etats peinent à trouver une trajectoire pour le climat. Ban Ki Moon, secrétaire généra de l’ONU a ouvert l’Assemblée Générale des Nations Unies les 23 et 24 septembre, portée par les millions de manifestants des Marches pour le Climat, en insistant sur l’urgence d’une mobilisation citoyenne, et d’un nouveau leadership politique.
Pourtant, la nécessité d’une impulsion politique forte n’inspire plus les négociateurs. Nous avons perdu l’esprit des forums de Rio 1992 et Rio 2012, alors que nous consommons chaque année environ 3 fois ce que la planète peut nous fournir en une année. Les leaders politiques ont abandonné le terrain aux écologistes, les écologistes aux diplomates, les diplomates aux techniciens, et nous avons perdu le sens. Pourtant, c’est bien de notre présent et de notre futur qu’il s’agit, d’économie, d’emploi, de gouvernance, et de notre quotidien. Ce n’est pas un sujet écologique, c’est un sujet politique, économique, social, et concret.
Objectif bas carbone
Les solutions existent, concrètes. Faire évoluer notre consommation, et en particulier notre alimentation, enclencher la transition énergétique. Développer l’économie circulaire et la résilience des territoires face au dérèglement climatique. Renforcer la solidarité internationale et la coopération.Les travaux de ParisClimat2015 doivent être à cette image. Commençons par fixer un prix au carbone, comme la Suède le fait déjà. Mettons en place, maintenant, la transition écologique vers une économie bas-carbone, durable et résiliente. Le rapport commandé à Corinne Lepage par Ségolène Royal va dans ce sens. Sa mise en œuvre peut et doit être un projet de gouvernement, à concrétiser au plus tard dans la loi de finances 2015.
Le futur climatique est à construire
Nous avons besoin d’un électrochoc. Le temps n’est plus à la paralysie de l’analyse, mais à l’enthousiasme de l’action.C’est maintenant que le succès de ParisClimat2015 se prépare. Nous ne pouvons rater cette occasion historique. Entre mai et juillet 2015, à travers des rencontre comme le Business & Climate Summit montrera ou la Journée mondiale de l’Océan, le 8 juin, nous construisons le futur climatique qui fera notre avenir – ou pas. Plus que jamais nous avons besoin de leaders, d’engagement, de mobilisation citoyenne, et d’une trajectoire politique au plus haut niveau, incarnée par celles et ceux qui laisseront pour ceci leur nom dans l’histoire.
« Nous sommes ce que nous faisons » disait Severn Suzuki en 1992 à Rio. Faisons collectivement, maintenant et pour ParisClimat2015, ce que nous voulons être.
Nicolas Imbert dirige en France Green Cross et Territoires, l’ONG environnementale créée par Mikhaïl Gorbatchev en 1993.
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