L'ONG Greenpeace International plaide en faveur de l'interdiction
progressive des pesticides chimiques de synthèse et de la généralisation
des pratiques agroécologiques, en conclusion d'un rapport publié mardi
résumant les conséquences sur la santé de l'exposition aux pesticides.
«Les
conclusions sont claires: personne n'échappe à l’exposition aux
pesticides, mais les agriculteurs et leurs familles font partie des
populations les plus exposées à des risques de pathologies graves»,
écrit l'organisation dans un communiqué.
«Il est honteux que ceux
qui nous nourrissent souffrent autant de l’usage intensif des
pesticides», dit Suzanne Dalle de Greenpeace France, en appelant à
«désintoxiquer notre modèle agricole» et «à donner les moyens aux
agriculteurs de mettre en place des alternatives».
Dans son
rapport intitulé «Santé: les pesticides sèment le trouble», l'ONG
revient sur le constat déjà effectué par des instituts de recherche, et
notamment l'Institut français de la santé et de la recherche médicale
(Inserm), dans une vaste expertise publiée en 2013.
«L'exposition à
certains pesticides représente un facteur de risque supplémentaire non
négligeable de contracter de nombreuses maladies chroniques, y compris
différentes formes de cancers et de maladies neurodégénératives telles
que la maladie de Parkinson et celle d'Alzheimer, et de développer des
malformations congénitales», rappelle le rapport.
«Il existe
également un solide faisceau de preuves selon lesquelles l'exposition
aux pesticides serait associée à l'affaiblissement du système
immunitaire et à des déséquilibres hormonaux», souligne l'ONG. «Les
associations statistiques entre l'exposition à certains pesticides et
l'incidence de certaines maladies sont irréfutables et ne doivent pas
être ignorées», dit-elle.
Outre les dangers courus par les
agriculteurs, le rapport met l'accent sur l'impact sur les foetus,
lorsque les femmes enceintes sont exposées, et les jeunes enfants, plus
vulnérables.
Parmi les effets possibles enregistrés sur les
enfants exposés figurent un poids et une taille réduits, un quotient
intellectuel plus faible, des modifications de comportement, des
leucémies plus fréquentes. Les femmes exposées sont plus sujettes aux
fausses couches.
«Les stratégies impliquant une simple réduction
de l'utilisation de certains pesticides ne suffiront pas pour protéger
la santé humaine», conclut l'ONG en plaidant pour un passage à «une
agriculture écologique».
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