Objet du texte
Cette proposition de loi a été déposée à l'Assemblée Nationale par Claude DE GANAY, Marc LE FUR, Éric STRAUMANN, Jean-Pierre VIGIER et Alain CHRÉTIEN, députés, le 18 septembre 2013.Elle fait suite à la catastrophe de Fukushima et aux préconisations de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) aux opérateurs (EDF, Areva, CEA) suite à cette catastrophe.
Pour les auteurs de la proposition de loi, si une "amélioration draconienne de la sûreté des installations nucléaires de base (INB) françaises témoigne d'une avancée considérable", les intrusions répétées de militants anti-nucléaires "présentent pourtant un risque pour les salariés de ces centrales nucléaires, pour les gendarmes des pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie (PSPG) mais aussi pour les militants eux-mêmes". "Le vide juridique entourant l'accès aux sites nucléaires complique aussi la tâche et la mission des PSPG qui assurent une surveillance continue des centrales et de leurs abords sans bénéficier de moyens qui leur permettent d'intervenir instantanément en cas de problème".
Ils proposent en conséquence de renforcer les conditions d'accès aux INB en les classifiant parmi les "zones de défense hautement sensibles". Cette classification dégage les militaires (PSPG) de toute responsabilité pénale et les autorise à faire usage de la force armée, si nécessaire, et après avoir suivi un protocole bien établi, pour empêcher toute intrusion ou toute menace sur une INB.
N° 447
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2014-2015
Enregistré à la Présidence du Sénat
le 13 mai 2015
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PROPOSITION DE LOI
ADOPTÉE PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
relative au renforcement de la
protection des
installations civiles
abritant des
matières
nucléaires,
TEXTE DE LA COMMISSION
DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA
DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES (1)
(1) Cette commission est composée de :
M. Jean-Pierre Raffarin, président ;
MM. Christian Cambon, Daniel Reiner, Jacques Gautier, Aymeri de
Montesquiou, Mmes Josette Durrieu, Michelle Demessine, MM. Xavier
Pintat, Gilbert Roger, Robert Hue, Mme Leila Aïchi,
vice-présidents ; M. André Trillard,
Mmes Hélène Conway-Mouret, Joëlle Garriaud-Maylam,
MM. Joël Guerriau, Alain Néri, secrétaires ;
MM. Michel Billout, Jean-Marie Bockel, Michel Boutant, Jean-Pierre
Cantegrit, Bernard Cazeau, Pierre Charon, Robert del Picchia, Jean-Paul
Emorine, Philippe Esnol, Hubert Falco, Bernard Fournier, Jean-Paul Fournier,
Jacques Gillot, Mme Éliane Giraud, M. Gaëtan Gorce,
Mme Nathalie Goulet, M. Alain Gournac, Mme Sylvie Goy-Chavent,
MM. Jean-Pierre Grand, Jean-Noël Guérini, Claude Haut,
Mme Gisèle Jourda, M. Alain Joyandet, Mme Christiane
Kammermann, M. Antoine Karam, Mme Bariza Khiari, MM. Robert
Laufoaulu, Jacques Legendre, Jeanny Lorgeoux, Claude Malhuret, Jean-Pierre
Masseret, Rachel Mazuir, Christian Namy, Claude Nougein, Philippe Paul,
Mme Marie-Françoise Perol-Dumont, MM. Cédric Perrin,
Jean-Vincent Placé, Yves Pozzo di Borgo, Henri de Raincourt, Alex
Türk.
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Voir le(s) numéro(s) :
Assemblée nationale
(14ème législ.) :
|
1365, 2527 et T.A.
470
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Sénat :
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277 et 446 (2014-2015)
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PROPOSITION DE LOI RELATIVE AU RENFORCEMENT DE LA
PROTECTION DES INSTALLATIONS CIVILES ABRITANT DES MATIÈRES
NUCLÉAIRES
Article 1er
(Non modifié)
La sous-section 3 de la section 1 du
chapitre III du titre III du livre III de la première
partie du code de la défense est ainsi modifiée :
1° Le paragraphe 2 est complété
par des articles L. 1333-13-12 à L. 1333-13-18 ainsi
rédigés :
« Art. L. 1333-13-12. - Est
puni d'un emprisonnement d'un an et d'une amende
de 15 000 € le fait de s'introduire, sans autorisation de
l'autorité compétente, à l'intérieur des locaux et
des terrains clos délimités pour assurer la protection des
établissements ou des installations abritant des matières
nucléaires affectées aux moyens nécessaires à la
mise en oeuvre de la politique de dissuasion ou des matières
nucléaires dont la détention est soumise à l'autorisation
mentionnée à l'article L. 1333-2.
« Le premier alinéa du présent article
n'est pas applicable aux terrains et constructions affectés à
l'autorité militaire ou placés sous son contrôle,
mentionnés à l'article 413-5 du code pénal.
« Les limites des locaux et des terrains clos
mentionnés au même premier alinéa sont fixées dans
des conditions prévues par décret. Elles sont rendues apparentes
aux frais de la personne morale exploitant les établissements ou
installations concernés.
« Art. L. 1333-13-13. - Le
fait de provoquer, d'encourager ou d'inciter quiconque, de quelque
manière que ce soit, à commettre l'infraction définie
à l'article L. 1333-13-12, lorsque ce fait a été
suivi d'effet, est puni des peines prévues pour cette infraction.
« Lorsque les faits mentionnés au premier
alinéa du présent article ne sont pas suivis d'effet en raison de
circonstances indépendantes de la volonté de leur auteur, les
peines sont de six mois d'emprisonnement et de 7 500 €
d'amende.
« Art. L. 1333-13-14. - L'infraction
définie à l'article L. 1333-13-12 est punie de trois ans
d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende :
« 1° Lorsqu'elle est commise en
réunion ;
« 2° Lorsqu'elle est commise par une
personne qui prend indûment la qualité d'une personne
dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une
mission de service public ;
« 3° Lorsqu'elle est
précédée, accompagnée ou suivie d'un acte de
destruction, de dégradation ou de détérioration.
« Les peines sont portées à cinq ans
d'emprisonnement et à 75 000 € d'amende lorsque les
faits sont commis dans deux des circonstances prévues au présent
article.
« Art. L. 1333-13-15. - L'infraction
définie à l'article L. 1333-13-12 est punie de sept ans
d'emprisonnement et de 100 000 € d'amende :
« 1° Lorsqu'elle est commise soit avec
usage ou menace d'une arme, soit par une personne porteuse d'une arme soumise
à autorisation, à déclaration ou à enregistrement
ou dont le port est prohibé ;
« 2° Lorsqu'elle est commise en bande
organisée.
« Art. L. 1333-13-16. - La
tentative des délits prévus aux articles L. 1333-13-12,
L. 1333-13-14 et L. 1333-13-15 est punie des mêmes peines.
« Art. L. 1333-13-17. - Les
personnes physiques coupables de l'une des infractions définies aux
articles L. 1333-13-12 à L. 1333-13-15 encourent les peines
complémentaires suivantes :
« 1° L'interdiction de détenir ou
de porter, pour une durée de cinq ans au plus, une arme soumise à
autorisation ;
« 2° La confiscation d'une ou de plusieurs
armes dont le condamné est propriétaire ou dont il a la libre
disposition ;
« 3° La confiscation de la chose qui a
servi ou était destinée à commettre l'infraction ;
« 4° L'affichage et la diffusion de la
décision prononcée, dans les conditions prévues à
l'article 131-35 du code pénal ;
« 5° L'interdiction de séjour,
prononcée dans les conditions prévues à
l'article 131-31 du même code ;
« 6° L'interdiction du territoire
français, prononcée dans les conditions prévues aux
articles 131-30 à 131-30-2 dudit code.
« Art. L. 1333-13-18. - Les
personnes morales coupables de l'une des infractions définies aux
articles L. 1333-13-12 à L. 1333-13-15 du présent code
encourent, outre une amende calculée en application de
l'article 131-38 du code pénal, les peines mentionnées
aux 8° et 9° de l'article 131-39 du même
code. » ;
2° Au premier alinéa des articles
L. 1333-13-7 et L. 1333-13-8, la référence :
« au présent paragraphe » est remplacée par les
références : « aux articles L. 1333-9 et
L. 1333-11 à L. 1333-13-6 » ;
3° L'article L. 1333-14 est ainsi
modifié :
a) Au premier alinéa, les mots :
« applicables aux » sont remplacés par les
mots : « applicables lorsque sont en cause
des » ;
b) Le second alinéa est ainsi
modifié :
- les mots : « applicables aux »
sont remplacés par les mots : « applicables lorsque sont
en cause des » ;
- le mot : « elles » est
remplacé par le mot : « ils » ;
c) Il est ajouté un alinéa ainsi
rédigé :
« Dans les limites qu'ils fixent, les articles
L. 1333-13-12 à L. 1333-13-18 sont également
applicables lorsque sont en cause des matières nucléaires
mentionnées au premier alinéa du présent
article. »
(Non modifié)
Avant le 30 septembre 2015, le Gouvernement remet au
Parlement un rapport évaluant les risques et menaces que constituent les
survols illégaux par des aéronefs
télépilotés. Ce rapport présente également
les solutions techniques et capacitaires envisageables afin d'améliorer
la détection et la neutralisation de ces appareils, ainsi que les
adaptations juridiques nécessaires afin de réprimer de telles
infractions.
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