Le télescope spatial James Webb sera 100 fois plus puissant que Hubble, qu'il doit remplacer en 2018, et permettra de remonter le temps jusqu'à la naissance des premières galaxies.
Bientôt 25 ans -presque l'âge de la retraite pour le téléscope spatial Hubble, lancé dans l'espace le 24 avril 1990. Il se prépare donc à laisser sa place, dans trois ans, à un autre téléscope, plus fringant et surtout 100 fois plus puissant que lui, le télescope spatial James Webb (JWST)."Le Webb pourra aller jusqu'à au moins 300 millions d'années après le Big Bang (qui a donné naissance à notre univers il y a 13,8 milliards d'années, ndlr) quand les toutes premières étoiles et galaxies sont apparues", explique Mark Clampin, un astronome membre de l'équipe scientifique du télescope.
Observer le cosmos jusqu'à ses tréfonds
Parce que plus puissant, le Webb permettra de nous rapprocher bien plus de la naissance de l'Univers que Hubble. Il pourra aussi voir à travers les nuages de gaz et de poussières cosmiques, pour pénétrer dans les endroits les plus lointains et cachés de l'Univers.Ces capacités décuplées sont liées au miroir principal de Webb, de 6,5 mètres, soit trois fois plus grand que celui d'Hubble, qui lui permettra d'absorber 70% de lumière en plus. Aussi, le Webb aura la capacité d'observer dans l'infra-rouge pour discerner les objets les plus éloignés aujourd'hui invisibles.
Le Webb devrait aussi faire avancer les recherches sur les exoplanètes, en orbite autour d'étoiles dans notre galaxie, et sur la Voie Lactée grâce à des capteurs et des équipements capables d'analyser leur atmosphère pour en comprendre la composition.
En quête de vie extraterrestre
Ainsi, d'après Matt Greenhouse, un des responsables des instruments du JWST, "ce télescope ouvrira une fenêtre totalement nouvelle sur ces planètes" dont plus de 5 000 ont déjà été découvertes. Parmi elles, une poignée, d'une taille proche de celle de la Terre, sont potentiellement habitables, ni trop chaudes, ni trop froides, où l'eau pourrait exister à l'état liquide et donc abriter de la vie.Selon cet astronome, "le Webb pourrait permettre de faire des progrès importants dans la quête pour la vie dans l'univers car le télescope est suffisamment puissant pour pouvoir détecter des bio-signatures dans l'atmosphère de ces planètes". Il s'agit de molécules d'eau et d'oxygène et peut-être même de pollution de civilisations extraterrestres.
"Le Webb représente un énorme progrès par rapport à Hubble pour la recherche sur l'origine et l'évolution de l'Univers, les exoplanètes, et la vie extra-terrestre ...et comme Hubble il pourrait réécrire les livres d'astronomie", a-t-il résumé.
Pesant 6,4 tonnes et d'un coût de 8,8 milliards de dollars, le Webb sera lancé en 2018 par une fusée Ariane V de l'Agence spatiale européenne (ESA) depuis le centre de Kourou en Guyane française. L'ESA contribue à son développement comme l'Agence spatiale canadienne.
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