Une conférence internationale réunie à Londres a levé mercredi 180
millions d'euros pour la construction du nouveau sarcophage qui va
recouvrir le réacteur accidenté de Tchernobyl, dont le financement est
désormais bouclé, a-t-on appris auprès des organisateurs.
Cette
conférence était présidée par l'Allemagne, présidente du club des pays
du G7 cette année, avec l'appui de la Banque européenne pour la
reconstruction et le développement (Berd) qui coordonne les donations
pour sécuriser le site nucléaire en Ukraine, théâtre d'une grave
catastrophe en avril 1986.
Les 180 millions promis mercredi,
fournis majoritairement par l'Union européenne et les pays du G7,
s'ajoutent aux 350 millions d'euros promis en novembre par la Berd.
«Avant
ces nouvelles promesses, le projet de nouveau confinement de sécurité
(NSC) connaissait un déficit de financement de 615 millions d'euros, qui
a été maintenant réduit à 85 millions d'euros par la communauté
internationale. Ces fonds nouveaux permettent aux travaux de continuer à
Tchernobyl sans délai. Pendant ce temps, les efforts pour lever le
reliquat vont continuer, la Berd couvrant tout montant qui resterait».
Concrètement,
cela signifie que même si plus aucun pays ne souhaite contribuer
individuellement au financement, la Berd le fera à leur place. «Le
projet sera financé jusqu'au dernier centime d'euro», a assuré à l'AFP
un responsable de la Berd, une organisation qui compte 64 pays,
principalement européens mais aussi nord-américains (dont les
Etats-Unis), asiatiques (dont le Japon) et maghrébins.
Des travaux
majeurs sont en cours autour du «sarcophage» de béton, construit à la
va-vite juste après la catastrophe du 26 avril 1986 pour isoler le
réacteur 4 endommagé par une explosion et à l'origine d'une
contamination radioactive considérable.
Cette structure est
aujourd'hui fissurée et doit être recouverte d'une nouvelle enveloppe
d'acier de plus de 20.000 tonnes dont la construction est financée par
les fonds internationaux. La construction de cet ouvrage doit coûter
quelque 1,5 milliard d'euros, auxquels il faut ajouter les travaux de
décontamination préalables et diverses mesures sanitaires qui portent la
facture finale à 2,15 milliards d'euros.
Le nouveau sarcophage
étanche est déjà assemblé mais les ouvriers doivent encore l'équiper du
matériel de haute technologie pour que les opérations de démantèlement
et de décontamination sur le réacteur accidenté puissent être réalisées
en toute sécurité une fois que cette nouvelle structure sera glissée
au-dessus du vieux sarcophage.
La fin de ce projet, réalisé par
Novarka, coentreprise des groupes français Vinci et Bouygues, était
d'abord prévue pour fin 2015, avant d'être repoussée l'an dernier à la
fin 2017 en raison de «difficultés technologiques» dues à sa complexité,
selon la Berd.
Pire catastrophe de l'histoire de l'industrie
nucléaire civile, l'accident de Tchernobyl a entraîné la contamination
radioactive d'une grande partie de l'Europe mais surtout de l'Ukraine,
du Bélarus et de la Russie.
Une centaine de milliers de personnes
ont été évacuées de la zone dans un rayon de 30 kilomètres autour de la
centrale, qui reste toujours interdite, et le bilan sanitaire de
Tchernobyl fait toujours débat.
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