samedi 2 mai 2015

Tchernobyl: une conférence internationale lève 180 millions d'euros pour la nouvelle chape

Une conférence internationale réunie à Londres a levé mercredi 180 millions d'euros pour la construction du nouveau sarcophage qui va recouvrir le réacteur accidenté de Tchernobyl, dont le financement est désormais bouclé, a-t-on appris auprès des organisateurs.
Cette conférence était présidée par l'Allemagne, présidente du club des pays du G7 cette année, avec l'appui de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) qui coordonne les donations pour sécuriser le site nucléaire en Ukraine, théâtre d'une grave catastrophe en avril 1986.
Les 180 millions promis mercredi, fournis majoritairement par l'Union européenne et les pays du G7, s'ajoutent aux 350 millions d'euros promis en novembre par la Berd.
«Avant ces nouvelles promesses, le projet de nouveau confinement de sécurité (NSC) connaissait un déficit de financement de 615 millions d'euros, qui a été maintenant réduit à 85 millions d'euros par la communauté internationale. Ces fonds nouveaux permettent aux travaux de continuer à Tchernobyl sans délai. Pendant ce temps, les efforts pour lever le reliquat vont continuer, la Berd couvrant tout montant qui resterait».
Concrètement, cela signifie que même si plus aucun pays ne souhaite contribuer individuellement au financement, la Berd le fera à leur place. «Le projet sera financé jusqu'au dernier centime d'euro», a assuré à l'AFP un responsable de la Berd, une organisation qui compte 64 pays, principalement européens mais aussi nord-américains (dont les Etats-Unis), asiatiques (dont le Japon) et maghrébins.
Des travaux majeurs sont en cours autour du «sarcophage» de béton, construit à la va-vite juste après la catastrophe du 26 avril 1986 pour isoler le réacteur 4 endommagé par une explosion et à l'origine d'une contamination radioactive considérable.
Cette structure est aujourd'hui fissurée et doit être recouverte d'une nouvelle enveloppe d'acier de plus de 20.000 tonnes dont la construction est financée par les fonds internationaux. La construction de cet ouvrage doit coûter quelque 1,5 milliard d'euros, auxquels il faut ajouter les travaux de décontamination préalables et diverses mesures sanitaires qui portent la facture finale à 2,15 milliards d'euros.
Le nouveau sarcophage étanche est déjà assemblé mais les ouvriers doivent encore l'équiper du matériel de haute technologie pour que les opérations de démantèlement et de décontamination sur le réacteur accidenté puissent être réalisées en toute sécurité une fois que cette nouvelle structure sera glissée au-dessus du vieux sarcophage.
La fin de ce projet, réalisé par Novarka, coentreprise des groupes français Vinci et Bouygues, était d'abord prévue pour fin 2015, avant d'être repoussée l'an dernier à la fin 2017 en raison de «difficultés technologiques» dues à sa complexité, selon la Berd.
Pire catastrophe de l'histoire de l'industrie nucléaire civile, l'accident de Tchernobyl a entraîné la contamination radioactive d'une grande partie de l'Europe mais surtout de l'Ukraine, du Bélarus et de la Russie.
Une centaine de milliers de personnes ont été évacuées de la zone dans un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale, qui reste toujours interdite, et le bilan sanitaire de Tchernobyl fait toujours débat.

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